Fiche de lecture (bac +2) sur l'ouvrage de Pierre Veltz Mondialisation, Villes et Territoires.
[...] Mais d'autres points de sa thèse, de ses postulats peuvent être discutables : P. Veltz met en avant un nouvel acteur puissant de la mondialisation qui est responsable de l'organisation spatiale du monde et de l'économie d'archipel : la firme multinationale ou transnationale qui élabore sa stratégie au niveau mondiale, et serait devenue globale et apatride. Cependant, même si il est devenu un acteur non négligeable, il semble que le poids de la firme transnationale est un peu surestimé chez Pierre Veltz : En effet, les états-nations classiques restent des acteurs majeurs : Les entreprises qui bâtissent leur stratégie au niveau mondial et qui ne sont pas attachées à leurs pays d'origine sont rares, la plus grande partie du patrimoine, des salariés, et du chiffre d'affaire des grandes entreprises est toujours localisé dans leur pays d'origine. [...]
[...] Mais si de nombreux chercheurs économistes, géographes, sociologues se sont intéressés dans les deux dernières décennies à la lecture du territoire et leurs rapports avec les formes de la production. P. Veltz s'inscrit aussi en rupture avec la vision globaliste qui s'intéresse surtout dans ce lien au poids des firmes mondiales et des grands réseaux de l'économie mondiale mais aussi avec la vision localiste qui se focalise sur les tissus locaux, les PME, sur les fonctionnements économiques ancrés dans les interactions sociales traditionnelles. [...]
[...] L'auteur en conclue que les métropoles ont des pouvoirs d'attraction sur les consommateurs et les firmes. Il distingue alors les 3 raisons de la polarisation. L'existence d'une grande variété des biens et services disponibles qui attirent les consommateurs. Puis, l'existence d'un marché du travail riche et spécialisé permettant de mieux combler la demande des firmes. Enfin, les firmes, soucieuses de dérigidifier le processus taylorien de production face aux nouvelles exigences du marché, privilégient les métropoles qui permettent des liens spatiaux directs entre ressources et opérations ainsi qu'un riche réseau de relations sociales, car la nouvelle organisation de production passe par une coopération, un line plus étroit entre les différentes unités de production. [...]
[...] Veltz bouscule aussi diverses idées reçues sur les conséquences spatiales de la mondialisation en affirmant par exemple que l'essor des moyens de transport et celui des nouvelles technologies de télécommunications ne s'est paradoxalement pas traduit par une dissémination des entreprises sur l'ensemble des territoires mais au contraire par une accentuation de leur concentration dans ou à proximité des grandes métropoles. Enfin, ce livre présente l'intérêt d'être très bien structuré, de présenter une argumentation efficace, l'auteur précisant continuellement ou il veut en venir et comment. Il utilise par ailleurs un vocabulaire, qui, sans devenir trop technique reste précis et dynamique. Enfin, P. Veltz relativise en permanence ses propos, apportant lui-même les limites de son raisonnement, ce qui rend toute critique difficile. Ainsi certaines limites sont avancées par l'auteur lui-même : P. [...]
[...] Veltz cherche à savoir comment le global se nourrit du local en le transformant 2ème partie : Développement de la thèse, de la problématique, et de l'argumentation. C'est la thèse défendue plus particulièrement dans la première partie de son livre Mondialisation, ville et territoires intitulé la polarisation : faits, images, théories : où il démontre par un raisonnement non plus géographique mais géo-économique en trois étapes, que la métropolisation n'est pas seulement la forme qui habille les grands processus économiques, elle en est la substance même. [...]
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