L'Insurgé, dernier tome de la trilogie de Jules Vallès, précédé par L'Enfant et Le Bachelier, achève pour ainsi dire le projet de son auteur de raconter l'histoire d'une vie, celle de son héros, Jacques Vingtras, empreinte et ancrée dans l'Histoire de son époque. Ce roman, écrit dans les années 1880 et publié pour la première fois en entier en 1886, est principalement vu comme étant un récit de la Commune de 1871, bien que celle-ci n'occupe que le tiers final de l'ouvrage. On y suit le parcours d'un Jacques Vingtras jeune homme, de ses premiers petits boulots, l'ébauche d'une ambition d'écrivain, mais aussi ses premiers pas politiques… Un parcours de vie qui n'est pas sans rappeler celui de Jules Vallès lui-même. Ainsi, l'auteur a vécu les faits historiques dont il parle, il fut même l'un des acteurs principaux de la Commune, un de ses instigateurs et fervents défenseurs. Dans ce roman, Vallès nous montre l'Histoire telle qu'il la perçoit, de son point de vue, il nous offre un témoignage de l'intérieur et du cœur même de cette Commune, et donc aussi totalement subjectif et lié aux passions et convictions de celui qui vit les événements.
Ce roman n'est donc pas une source historique au sens scientifique du terme, mais on ne peut cependant nier qu'il reste révélateur de comment un homme voit et perçoit les événements historiques d'une grande importance qui se déroulent alors. L'Insurgé est un ouvrage représentatif tant d'une période historique que d'une facette de la vie de l'écrivain. Nous nous interrogerons donc sur la fictionnalisation de l'Histoire chez Jules Vallès. En quoi son récit est-il révélateur de la façon dont un homme vit et retranscrit l'Histoire ? Nous analyserons tout d'abord le roman de Vallès comme étant une autofiction, puis nous verrons comment l'écriture peut rentrer au service de l'Histoire.
[...] Cet effet est accentué par l'écriture qui est faite au présent : on retrouve de nombreuses déictiques de discours, ainsi que la présence écrasante du présent d'énonciation. On a donc l'impression d'être en présence d'un reportage historique bien que ces deux mots soient quelque peu contradictoires. Par ailleurs, Jules Vallès écrit sa trilogie, et donc L'Insurgé, alors qu'il est en exil à Londres (car il est condamné à mort à Paris, et qu'il a déjà réchappé à diverses tentatives d'exécution), c'est-à-dire dans les années 1880, soit environ dix ans après les événements de la Commune de 1871. [...]
[...] Nous nous interrogerons donc sur la fictionnalisation de l'Histoire chez Jules Vallès. En quoi son récit est-il révélateur de la façon dont un homme vit et retranscrit l'Histoire ? Nous analyserons tout d'abord le roman de Vallès comme étant une autofiction, puis nous verrons comment l'écriture peut rentrer au service de l'Histoire. L'Insurgé, une autofiction Tout d'abord, le roman de Vallès est une autofiction, dans le sens où ce n'est pas totalement une autobiographie, puisque le personnage central n'est pas l'auteur lui-même, ni une totale fiction, puisque la base est historique et part de faits réels vécus par l'auteur lui-même. [...]
[...] De plus, il semble bon de signaler que la Commune, un des affrontements populaires les plus sanglants de l'histoire de la capitale, fut le premier événement historique photographié en France. Cela donna naissance à un véritable mythe, véhiculé par les images. Ainsi, la photographie de même que toute expression artistique (littérature, bande dessinée, etc.) répondent avant tout à des perceptions et convictions personnelles sur l'Histoire. Et c'est en cela, entre autres à travers la fictionnalisation historique, qu'elles sont riches d'enseignements sur la façon dont les hommes ont vécu et ressenti l'Histoire. [...]
[...] Ainsi, l'auteur a vécu les faits historiques dont il parle, il fut même l'un des acteurs principaux de la Commune, un de ses instigateurs et fervents défenseurs. Dans ce roman, Vallès nous montre l'Histoire telle qu'il la perçoit, de son point de vue, il nous offre un témoignage de l'intérieur et du cœur même de cette Commune, et donc aussi totalement subjectif et lié aux passions et convictions de celui qui vit les événements. Ce roman n'est donc pas une source historique au sens scientifique du terme, mais on ne peut cependant nier qu'il reste révélateur de comment un homme voit et perçoit les événements historiques d'une grande importance qui se déroulent alors. [...]
[...] Cela est traduit stylistiquement parlant par de nombreuses hyperboles, accumulations, des comparaisons et analogies des plus valorisantes Toutefois, on peut noter également la présence de mots recherchés et savants et de mots plus populaires qui peuvent se mêler parfois dans la même phrase. Vallès cherche à retranscrire par les mots l'esprit de classe qui a animé la Commune, dont il se voulait le porte-drapeau. Cette insurrection populaire et patriotique s'est faite en partie contre la bourgeoisie qui défendait le gouvernement de transition et notamment contre sa position quant à la guerre vis-à-vis de la Prusse, à savoir rechercher un accord avec Bismarck. [...]
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