Utopie et désenchantement, Claudio Magris, De l’autre côté, Considérations sur la frontière, réalité ambiguë
Le texte soumis à notre analyse est intitulé « De l'autre côté ». Il est extrait de l'ouvrage Utopie et désenchantement paru en 2001 chez Gallimard et écrit par Claudio Magris. En effet, dans ce texte, Magris jette un regard panoramique sur les différentes représentations des frontières tant étatiques, communautaires qu'individuelles. Cependant, pour mieux commenter et faire la synthèse de ce riche texte, notre réflexion va se structurer autour de deux grandes parties majeures.
[...] D'entrée de jeu, Magris affirme que la frontière est double, ambiguë. Cette ambiguïté est dû au fait que la frontière peut être considérée à la fois comme une barrière pour repousser l'autre mais aussi comme un pont, un lieu pour le rencontrer, coopérer avec lui. Autrement dit, l'ignorance de ce qui se trouve de l'autre coté nous amène souvent à peindre négativement les réalités de l'ailleurs. Ainsi, on pense qu'au delà de cette frontière, il ya la grande inconnue, le monde obscur, inquiétant et peu conventionnel. [...]
[...] Claudia Magris insiste également dans son texte sur ce qu'il appelle la nécessité de la frontière Pour lui, sans la frontière, il n'y a pas d'identité, pas d'individualité et même pas d'existence réelle. La frontière permet donc de préserver l'identité d'une communauté, d'une nation ou la personnalité d'un individu. Par ailleurs, il pense que toute frontière reflète en réalité un besoin de sécurité, de protection contre ceux qui se trouvent de l'autre côté et qui peuvent nous inonder, nous envahir et nous détruire. D'où l'importance capitale de la frontière. [...]
[...] La duplicité de la frontière peut donc être comprise chez Claudio Magris à partir de la double image qu'enseigne cette conception de la frontière. De ce fait la frontière se trouve souvent admirée, appréciée, exaltée par les uns et subie, redoutée, refoulée par d'autres. L'ambiguïté de la frontière transparait aussi dans le texte de Magris l'ors qu'il affirme qu'il existe des villes qui se situent à la frontière et des villes qui ont des frontières à l'intérieur d'elles mêmes. Donc dans cette conception de la frontière, on retrouve des villes qui sont situés à la frontière et des villes qui compte tenu de certains bouleversements politiques se retrouvent séparer de l'ensemble du territoire national. [...]
[...] Dans le texte de Magris, on peut identifier une autre forme de la frontière tout aussi ambiguë. C'est celle qui sépare à la fois un homme de son voisin et un homme de lui-même. Ainsi, selon Magris, les frontières sont souvent comme des lignes, des limites qui traversent le corps, la vie d'un individu et le sépare non seulement de l'autre mais aussi de lui-même, de sa propre personnalité. Cette forme de frontière est donc imaginaire, imaginée ou symbolique. Elle peut transparaitre dans la vie de tous les jours comme c'est le cas de la vie des habitants de la ville de Trieste à laquelle Magris fait allusion. [...]
[...] Autrement dit, nous pourrons interroger les populations sur l'impact de cette frontière sur la pérennisation de leurs identités, de leurs cultures et de leurs traditions spécifiques. L'hypothèse de recherche que suscite par ailleurs en nous le texte de Magris est que la frontière tchado-camerounaise est une nécessité. Cependant pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous pourrons recueillir des informations et des données concrètes auprès des populations concernées à savoir les habitants des villages environnant la frontière en question. Eux seuls pourront nous confirmer cette hypothèse que nous devons à Magris à travers son texte. [...]
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