La sonorité c'est le caractère de ce qui est sonore, perceptible par l'oreille ; propriété de rendre un son, de le propager. En poésie, elle est surtout perceptible pendant la lecture, c'est donc un effet stylistique.
Cependant, le poète italien Guiseppe Ungaretti a décidé de dépasser cette utilisation simpliste de la sonorité et en a fait un motif récurrent de sa poésie. En effet, Ungaretti construit dans ses poèmes un univers sonore bien particulier grâce à l'idée sonore à laquelle renvoie les mots bien plus qu'à leurs sonorités, afin que quelque soit la langue dans laquelle la traduction se fait, le sens sonore, ne change pas. N'oublions pas qu'Ungaretti était un grand traducteur, notamment de Mallarmé ou de Shakespeare et que ces changements selon les langues lui sont familiers, et c'est d'ailleurs ce qui va conduire à sa révolte contre le langage (...)
[...] Comme Rimbaud se faisait voyant pour être le prophète des hommes, Ungaretti se fait écoutant pour la même raison. Cependant, les bruits du monde auxquels il est confronté et qu'il tente de transmettre aux hommes sont bien souvent recouverts par les bruits du chaos de la guerre. Des bruits du monde et ceux du chaos de la guerre On note dans toute la section de nombreuses références aux sons, dont des sons qu'on pourrait qualifier de naturels. On pourrait citer comme exemple le leitmotiv de la stridulation, puisqu'au fil des poèmes on retrouve la cigale ou le grillon qui sont associés, textuellement ou imaginairement aux chants de chaudes soirées d'été. [...]
[...] Ils s'abîment épouvantés On voit bien ici que les hurlements posent un problème, mais il semble que ce soit plutôt ce qu'ils contiennent puisqu'ils sont eux-mêmes épouvantés. On assiste peut être ici à une délivrance pour le poète, qui peut enfin s'exprimer, même si ce qu'il a à dire du monde est horrible Le cri semble être alors le seul moyen de se faire comprendre pour le poète, le seul moyen d'exprimer les choses. Nous avons donc vu tout au long de cette étude que la sonorité est très importante dans l'Allegria de Guiseppe Ungaretti. [...]
[...] En effet, le chaos de la guerre que l'on entend à travers toute l'œuvre se propage avec bien plus de puissance. L'exemple le plus frappant est sans doute le poème Dans le demi-sommeil où il y a plusieurs références à la guerre et à son vacarme L'air est criblé comme une dentelle par les coups de fusils ou encore Il me semble qu'une ahanante tourbe de canonniers pilonnent le pavé Avec les canonniers qui pilonnent le pavé et les coups de fusils, on retrouve très bien l'atmosphère de la guerre que le poète a vécue, et qu'il tente de nous transmettre. [...]
[...] En effet, le poète utilise de nombreuses références au bruit ou à son absence. Tout d'abord nous avons vu comment il conçoit le rapport qui l'unit au monde et les bruits qu'il en perçoit. Ensuite nous avons analysé l'importance du silence qui montrait que tout n'était pas facile à dire et enfin nous avons pu constater qu'Ungaretti proposait deux solutions pour exprimer le monde : le chant et le cri. [...]
[...] En effet, Ungaretti construit dans ses poèmes un univers sonore bien particulier grâce à l'idée sonore à laquelle renvoie les mots bien plus qu'à leurs sonorités, afin que quelque soit la langue dans laquelle la traduction se fait, le sens sonore, ne change pas. N'oublions pas qu'Ungaretti était un grand traducteur, notamment de Mallarmé ou de Shakespeare et que ces changements selon les langues lui sont familiers, et c'est d'ailleurs ce qui va conduire à sa révolte contre le langage. Nous allons donc traverser l'Allegria en nous posant la question suivante : Comment Ungaretti parvient-il à décrire le monde en dépassant le langage ? Nous verrons pour cela trois points. [...]
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