Le Nom de la Rose relate l'histoire d'un moine franciscain et ancien inquisiteur, Guillaume de Baskerville, qui se voit chargé d'une enquête au sein d'une prestigieuse abbaye bénédictine, accompagné d'Adso de Melk, jeune bénédictin qui deviendra son secrétaire. L'abbaye connaît en effet de nombreux tourments qui s'inscrivent eux-mêmes au cœur d'une Italie agitée. En 1327, la chrétienté est divisée, soumise à un jeu intéressé des pouvoirs : le pape, surnommé la « putain d'Avignon » se défend de toute réforme et tente d'asseoir son influence sur l'Eglise, face à un Empereur d'Allemagne qui ne cesse d'étendre son Empire, et à de nombreux mouvements réformateurs, notamment franciscains qui prônent la pauvreté du Christ et des croyants face à l'opulence du pape et de nombreuses abbayes. Ces conflits profitent à la formation de bandes d'hérétiques qui sillonnent le pays et sèment le trouble, du moins dans les esprits. C'est donc dans un contexte mouvementé que Guillaume de Baskerville va s'établir pour une semaine dans la riche abbaye, semaine au cours de laquelle se produisent d'affreux crimes à une cadence assez régulière malgré l'enquête que celui-ci mène : un crime par jour est ainsi perpétré envers différents moines de l'abbaye, s'inscrivant au cœur d'un mystère lié à la prodigieuse bibliothèque de l'abbaye, jalousement gardée par ses moines. La bibliothèque et la consécration des livres est ainsi la clef de voûte du roman, dont un des titres imaginés originellement par Umberto Eco était La Bibliothèque, L'abbaye du Crime.
[...] Umberto ECO, Le Nom de la Rose Umberto Eco, né en 1932 en Italie, est un écrivain contemporain qui fut successivement journaliste et universitaire. Il mène notamment des recherches en matière d'esthétique médiévale, et de sémiotique, domaine dans lequel il dirigera une chaire. Après de nombreuses interventions dans les plus prestigieux centres culturels et universitaires mondiaux, il écrit plusieurs essais, dont Pastiches et Postiches en 1963, Superman au surhomme en 1978, ou Comment voyager avec un saumon en 1997, et écrit également plusieurs romans, dont Le Nom de la Rose en 1980 (Il nome della rosa), qui reçut le prix Médicis en 1982 et fut vivement loué par les critiques. [...]
[...] Et soit loué le nom saint de Notre Seigneur Jésus Christ pour cette belle révélation que j'eus. III. Le précieux témoignage d'un document d'histoire à vocation philosophique C'est également un roman historique. Ce document d'histoire nous plonge ainsi au cœur d'une Italie tourmentée, agitée par de nombreuses passions au cœur desquelles l'intrigue se déroule. Les mouvements franciscains s'opposent à la papauté, et le contexte de l'époque est longuement relaté au travers du roman. [...]
[...] Ces conflits profitent à la formation de bandes d'hérétiques qui sillonnent le pays et sèment le trouble, du moins dans les esprits. C'est donc dans un contexte mouvementé que Guillaume de Baskerville va s'établir pour une semaine dans la riche abbaye, semaine au cours de laquelle se produisent d'affreux crimes à une cadence assez régulière malgré l'enquête que celui- ci mène : un crime par jour est ainsi perpétré envers différents moines de l'abbaye, s'inscrivant au cœur d'un mystère lié à la prodigieuse bibliothèque de l'abbaye, jalousement gardée par ses moines. [...]
[...] Ainsi en témoigne Adso Tel était mon maître. Non seulement il savait lire dans le grand livre de la nature, mais aussi de la façon dont les moines lisaient les livres de l'Ecriture, et pensaient à travers ceux-ci. Le personnage Jorge de Burgos est directement inspiré de Jorge Luis Borgès, écrivain argentin lui- même bibliothécaire ; on retrouve par ailleurs dans ses descriptions l'influence de Hugo et de Notre Dame de Paris, en ce qui concerne le défilé des hérétiques, l'influence de Huysmans et de La Cathédrale pour les descriptions botaniques en compagnie du frère herboriste Séverin. [...]
[...] Umberto Eco ponctue par ailleurs le récit de nombreuses références théologiques et philosophiques, qui tissent un éloge de fond de la connaissance. Le moine bénédictin a ainsi rôle de promoteur de la connaissance au sein d'une abbaye traditionnelle ; d'un rationalisme profond, il se fait disciple de Bacon, dont il cite à la fois les théorèmes et le nom, affirmant ainsi à son ami Ubertin, Tu sais que d'entre mes maîtres, je vénère plus que tout Roger Bacon dont les machines volantes sont raillées par le second moine. [...]
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