L'histoire a lieu en Pologne, pays dans lequel réside le Père Ubu, l'ancien roi d'Aragon et capitaine des dragons. Récompensé par le roi Venceslas pour ses nombreux services, il aspire cependant à un pouvoir plus grand et encouragé par sa compagne, l'ambitieuse Mère Ubu, il assassine le roi et prend sa place sur le trône. Sans cesse plus vorace, il dépouille les nobles et les hautes têtes de l'Etat pour accroître ses richesses. Rattrapé par ses crimes, il subit les assauts des armées russes et est ainsi détrôné. Contraint de fuir, il se réfugie à Paris, pour commencer une nouvelle vie, comme ministre des Finances.
Ecrit en 1896 par Alfred Jarry, Ubu roi n'a pas connu de succès retentissant à son arrivée car la pièce fut reçue comme une insulte au genre théâtral de l'époque, le réalisme. Cependant, cette pièce sera par la suite considérée comme le précurseur du mouvement surréaliste et du théâtre de l'absurde et inspirera de célèbres dramaturges comme Eugène Ionesco. Alfred Jarry réalise ainsi une révolution du théâtre alliant provocation, farce, humour gras, incohérence, néologisme et écarts au langage de l'époque. L'histoire présente des personnages sans grande complexité psychologique heurtant plus par leurs actions et leurs mimiques que par leur réflexion et leurs sentiments. Alfred Jarry veut ainsi simplifier les personnages à l'absurdité des leurs actes pour mettre en évidence le côté moralisateur de la pièce et non l'histoire en tant que telle.
[...] Le jeu des acteurs est caractérisé par l'exagération et la redondance. Ils surjouent leurs héros pour intensifier leur caractère et leurs mimiques mais ils répètent également souvent les mêmes gestes et gardent les mêmes timbres de voix. Ces procédés permettent d'écarter toute réflexion psychologique et toute apparition de sentiments, les personnages n'évoluent, ils sont uniquement définis par leurs actes. Ils se manifestent avec des intonations fortes et agressives et s'affichent aussi sous des allures de brutes épaisses mettant en valeur leur vigueur et leur fermeté. [...]
[...] Les personnages Alfred Jarry ne souhaite pas dans cette pièce mettre en relation des personnages torturés par leurs passions et leurs envies. Il veut, en revanche, plutôt mettre l'accent sur les horreurs et les atrocités que des êtres humains peuvent infliger à d'autres. La psychologie des protagonistes a ainsi été infiniment réduite pour mettre davantage en évidence les menaces que constituent ces hommes pour l'humanité Père Ubu Le père Ubu est présenté, dans la pièce, comme un héros dérisoire, un dictateur ridicule poursuivi par deux énormes défauts : la cruauté et la bêtise. [...]
[...] Une pièce burlesque et tragique, d'une étonnante modernité. Merdre Cette pièce si avant-gardiste, portant en germe les prémices du théâtre de l'absurde, fut écrite par un tout jeune Alfred Jarry à la fin du XIXe siècle. Devenue incontournable, presque "classique", elle surprend pourtant toujours autant par son langage, ses personnages, mais surtout, sa modernité. Composée de comédiens belges, français et libanais, la compagnie Arcinolether nous propose une très belle adaptation d'"Ubu roi", respectant l'âme burlesque de la pièce tout en ajoutant une dimension actuelle. [...]
[...] Juste un petit point négatif, les sons étaient parfois un peu trop élevés et cela rendait l'ambiance crispante. En conclusion, j'achèverai en disant que cette pièce est une réussite de marginalité et le metteur en scène est parvenu à prolonger habilement cette histoire dans le temps, il a mêlé humour et provocation pour faire transparaître derrière la trame les problèmes auxquels nous sommes confrontés actuellement. Bibliographie ( http://www.lalibre.be/culture/scenes/article/394700/ubu-terriblement- actuel.html ( http://www.demandezleprogramme.be/-Detail-agenda-?id_event=156 ( http://blogs.lesoir.be/tousenscenes/2008/01/10/ubu-un-despote-tres- eclairant/ ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Ubu_Roi Document annexe Critiques 1. [...]
[...] Serviteur dévoué, sa foi absolue en son maître l'empêche d'anticiper son arrestation, devenu un témoin gênant pour le nouveau dictateur. Brisé au plus profond de lui-même, sa peine est tellement intense qu'il maudit sa naïveté et consacre tous ses efforts à renverser ce monstre. Réfugié en Russie, il demande assistance au roi russe et est mis à la tête d'une puissante armée. Au service du Bien, il met tout son cœur pour éradiquer toute trace des atrocités du despote. Il représente la figure du citoyen dupe et innocent qui croit suivre la bonne voie mais qui est incapable de remettre pertinemment en question les fondements de ses choix. [...]
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