Ubu Roi, Acte I, scène 1, Alfred Jarry, Merdre !
Alfred Jarry compose à 15 ans, à partir d'une farce potachique intitulée Les Polonais, un drame comique: Ubu Roi. Cette pièce, écrite à l'origine pour un théâtre de marionnettes, fut jouée pour la première fois en 1896 au théâtre de l'œuvre à Paris où il connut le succès du scandale. Placé d'emblée sous le signe de la provocation bouffonne avec la dédicace à Shakespeare, ce drame confirme ce ton particulier lors de sa scène d'exposition qui nous montre dans une Pologne de conventions intemporelles, une conversation entre deux époux : Père et Mère Ubu, celle-ci inspirant par ambition à celui-là le désir du régicide.
[...] UBU ROI, ACTE SCENE 1 MERDRE ! INTRODUCTION : Alfred Jarry compose à 15 ans, à partir d'une farce potachique intitulée Les Polonais, un drame comique: Ubu Roi. Cette pièce, écrite à l'origine pour un théâtre de marionnettes, fut jouée pour la première fois en 1896 au théâtre de l'œuvre à Paris où il connut le succès du scandale. Placé d'emblée sous le signe de la provocation bouffonne avec la dédicace à Shakespeare, ce drame confirme ce ton particulier lors de sa scène d'exposition qui nous montre dans une Pologne de conventions intemporelles, une conversation entre deux époux : Père et Mère Ubu, celle-ci inspirant par ambition à celui-là le désir du régicide. [...]
[...] Enfin, on est frappé par le comique à la fois burlesque et parodique de cette scène qui exprime la remise en question du théâtre traditionnel et de son langage même. Pour Jarry, le théâtre n'est en rien l'imitation de la vie et ne doit pas l'être ; en mettant en question la vacuité du langage humain, il présente à travers Ubu l'humanité dans son vide grossier et mécanique. Ainsi au-delà d'une farce potachique, Jarry annonce un théâtre renouvelé, libertaire et surréaliste, qui sera incarné par les dramaturges de l'avant- garde comme Arthaud et Ionesco. [...]
[...] Elle est bien plus lucide et plus intelligente que lui, et sait bien flatter les bas instincts de son mari. Mais elle est surtout avide d'or, elle est d'une cupidité matérialiste sans nom. - Père Ubu se dévalorise : il dit deux fois "je ne comprends pas", il est caractérisé par une sorte de bêtise. C'est un être dominé par ses pulsions, il est colérique, c'est un goinfre, il est très influençable et manipulable, en somme, c'est un être faible qui montre ici sa fragilité. Il change très vite d'amis, ce qui montre sa faiblesse. [...]
[...] Mais il dit d'autres jurons : il y a un double jeu avec "au trône" et "mon cul" ; "vrout" est un son qui imite le pet ; il y a des connotations sexuelles "de par ma chandelle verte" "passer à la casserole". - Mère Ubu est également grossière. - Le lexique entier est vulgaire avec des expressions imagées et un langage populaire "coupe-choux" ou encore "bougre" qui résonne comme une insulte. B. Mélange des niveaux de langage - Langage archaïque qui semble venir du Moyen Age, construction chatière. Par exemple, "estes" détonne de "assom'je", pour lequel la tournure littéraire contraste avec la brutalité de l'acte. On se croirait presque dans une tragédie. - "estafier" est un terme rare et choisi. [...]
[...] Il y a une opposition avec leur parole. Ils n'ont pas de pensée. - Le caractère guignolesque est souligné par des interjections, des exclamations et par les vêtements avec le caban et la capeline qui donne une silhouette incongrue. - On assiste ici à une sorte de parodie de Macbeth où Lady Macbeth suggère un meurtre, et Père Ubu présente des similitudes avec Macbeth, ce sont tous deux des officiers au service du roi et ils ont une sorte de sagesse. [...]
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