Alain-René Lesage est né à Sarzeau, dans le Morbihan, le 8 mai 1868. Il appartient à une noble famille bourgeoise car son père, Claude, est notamment notaire royal avant d'exercer la fonction de greffier, tandis que sa mère, Jeanne Brenugat, est la fille d'un procureur.
Mais Lesage perd ses parents alors qu'il est encore très jeune, d'abord sa mère en 1677 puis son père en 1682. Orphelin à quatorze ans, il entre au collège des Jésuites de Vannes jusqu'en 1690 ; il part alors pour Paris où il étudie le droit; c'est à cette époque qu'il aurait rencontré Antoine Danchet qui est lui-aussi devenu un dramaturge célèbre. Avant d'obtenir son titre d'avocat et d'épouser Marie-Elisabeth Huyard, de qui il aura trois fils, en 1694, il est aussi fort probable que Lesage ait dû travailler en Bretagne pour gagner sa vie, son héritage étant alors en la possession de son tuteur.
En 1695, Lesage publie des Lettres galantes d'Aristénète traduites du grec, sans succès. Cinq ans plus tard, il fait la rencontre déterminante de l'abbé de Lionne en ce qui concerne sa carrière littéraire : celui-ci décide de lui verser, jusqu'à sa mort, une pension annuelle de six cents livres. Lesage traduit alors deux pièces espagnoles, le Traitre puni de Fransisco de Rojas et Don Felix de Mendoce de Lope de Vega ; ensuite il adapte à la scène le Point d'honneur de Rojas, qui n'est pourtant pas appréciée à la Comédie Française.
En 1704, Lesage publie son premier roman, intitulé les Nouvelles aventures de l'admirable Don Quichotte de la Manche, sous le pseudonyme Avellaneda. Mais le succès vient surtout avec Crispin rival de son maître, une comédie en un seul acte crée à la Comédie Française. En tant que romancier, Lesage connaît aussi une véritable réussite avec la publication du Diable boiteux qui restera l'une des meilleures ventes du XVIIIème siècle. Enfin, il crée Turcaret en 1709, sans doute sa pièce la plus connue.
En effet, Lesage se consacre dès lors aux théâtres populaires de la Foire. En collaboration avec Fuzelier et d'Orneval, il écrira en réalité de nombreuses pièces pour les forains, rassemblées dans le Théâtre de la Foire, un recueil de dix volumes publié entre 1721 et 1737. Sa pièce la Tontine est néanmoins jouée à la Comédie Française en 1732.
Parallèlement, Lesage continue sa carrière de romancier. On lui doit d'abord les Mille et un jours (1710-1712), un recueil du même genre que les Mille et une Nuits. En 1715, il publie les livres 1 à 6 de Histoire de Gil Blas de Santillane qui est le récit des aventures d'un coquin et qui connaît un succès total ; la publication totale de cette œuvre se fera en fait jusqu'en 1735 avec de nombreuses éditions. Tout en restant dans le domaine romanesque, Lesage publie par la suite d'autres romans, tels que Roland amoureux (1717-1721), les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne (1732), l'Histoire de Guzman Lanfarache (1732), l'Histoire d'Estévanille Gonzalez surnommé le Garçon de bonne humeur (1734-1741), le Bachelier de Salamanque (1736-1738), et la Valise trouvée (1740).
Finalement, Lesage meurt le 17 novembre 1747 à l'âge de quatre-vingts ans, ce qui est très avancé pour l'époque, laissant une œuvre particulièrement imprégnée de satire religieuse, littéraire et sociale.
Sujet :
Turcaret est une comédie qui aborde surtout le thème de la fourberie provoquée par l'appât du gain. Il s'agit donc de la critique des mœurs d'une époque bâtie autour d'une intrigue où une Baronne se demande initialement si elle doit épouser Turcaret, un riche financier trompeur.
[...] De plus, la pièce se termine sur la victoire de Frontin et non pas uniquement sur une réponse à la problématique initiale. En outre, par rapport au style, si a comédie est bien composée de cinq actes avec une exposition dans le premier, des péripéties dans les trois suivants et un dénouement dans le dernier, on remarque que les scènes sont très nombreuses et qu'elles ne sont pas du tout écrites en vers. Aussi, les personnages sont bien issus d'un milieu bourgeois et leurs préoccupations, à savoir l'argent et leur image, sont banales. [...]
[...] En 1704, Lesage publie son premier roman, intitulé les Nouvelles aventures de l'admirable Don Quichotte de la Manche, sous le pseudonyme Avellaneda. Mais le succès vient surtout avec Crispin rival de son maître, une comédie en un seul acte crée à la Comédie Française. En tant que romancier, Lesage connaît aussi une véritable réussite avec la publication du Diable boiteux qui restera l'une des meilleures ventes du XVIIIème siècle. Enfin, il crée Turcaret en 1709, sans doute sa pièce la plus connue. [...]
[...] Turcaret en pensant à lui. Or il est facile pour le Chevalier de tromper la Baronne puisqu'elle complètement amoureuse de lui. Il lui fait croire qu'il est possédé de ses charmes et qu'il ne se suicide pas parce que son honneur a été sauvé par l'objet même de son amour (acte scène 7). Beau parleur, il ment énormément à la Baronne, lui faisant croire par exemple qu'il n'est absolument pas intéressé par la comtesse (acte scène ou qu'il a changé le billet de dix mille écus alors qu'il ne l'a pas fait (acte II, scène 9). [...]
[...] D'autre part, parmi tous les personnages de la pièce, Marine semble être la seule à n'avoir aucune ambition. Elle ne donne aucune importance à son image et elle ne parle pas derrière le dos de ceux qu'elle n'apprécie guère, ce qui fait dire au Chevalier qu'elle est une piquante représentation et une adorable grisette Cela n'est pas le cas de Lisette qui aspire à devenir elle aussi une femme de qualité ; de plus, elle avoue qu'à force de côtoyer des personnes avides de fortune, il lui vient de plus en plus des idées de grandeur Avec Frontin, elle pousse même Turcaret à offrir d'avantage de présents à la Baronne (acte III, scène de telle manière que l'argent reviendra ensuite au Chevalier puis à eux deux. [...]
[...] Turcaret se rattrape auprès de la Baronne en expliquant que c'est un dénommé M. Rafle qui a fait le mal. Ce commis survient pour discuter avec Turcaret ; surtout, il le prévient que sa femme est à Paris dans le but de récupérer sa pension alors qu'il a annoncé à la Baronne qu'il était veuf. De leur côté, Frontin et Lisette convainquent le traitant qu'il est aimé de la Baronne, tout en lui expliquant qu'il devrait lui faire d'avantage de présents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture