Écrivain français, Lev Tarassov est né le 1er novembre 1911 à Moscou et prendra le nom d'Henri Troyat en se consacrant à l'écriture. Il est le troisième enfant d'un important négociant en drap. Lors de la Révolution russe, il fuit avec sa famille dans le sud de la Russie et arrive en 1920 (il a alors 9 ans) à Paris. Élevé par une gouvernante suisse, Henri Troyat, dès son plus jeune âge, parlait indifféremment le français ou le russe. Il fait toutes ses études en France, au Lycée Pasteur, à Neuilly. Après des études de droit, il signe son premier roman en 1935, « Faux jour », qui obtient le Prix du Roman populiste (...)
[...] Elle se compara à une enfant abandonnée, dont la famille d'origine réclame le retour après des années de séparation et qui se fait scrupule de quitter sa famille adoptive. L'AMOUR D'UNE MÈRE Olga aime son fils d'une manière autoritaire et possessive. Elle le domine complètement et le pauvre Boris s'incline devant la personnalité, les désirs et les décisions de sa mère : Perdue dans son rêve, elle était sur le point d'oublier qu'elle attendait la visite de son fils et qu'il devait l'entretenir d'une question importante. Il ne prenait aucune décision sans la consulter. C'était bien. Trop bien, peut-être. [...]
[...] À son âge, elle en a peur. En fouillant dans ses archives, elle découvre plusieurs autres textes, traitant des heurs et malheurs de l'émigration. Son projet est de réaliser une suite romanesque aux Demoiselles du château Mais avant de se lancer dans sa besogne de rapetassage, Olga éprouve le besoin de retourner aux sources de son inspiration : le pensionnat Quairoy. Dimitriev s'offre à la conduire sur les lieux en voiture. Boris les accompagne. En arrivant à Quairoy, la déception d'Olga est grande. [...]
[...] D'ailleurs, elle n'eût pas supporté qu'il lui tint tête, le bec pointé et la crête rouge. Elle l'aimait tel quel, disponible, flexible, rêveur, paresseux. Comme le petit garçon qui, jadis, se réfugiait dans son lit après un cauchemar. Elle le prenait alors dans les bras, contre sa poitrine, jusqu'à entendre les battements de son cœur. Elle le consolait à voix basse. Elle le faisait rire. Et il se rendormait, apaisé. Rien n'avait changé entre eux, malgré les apparences. Ses yeux se gonflaient de larmes puériles. Il était fripé et chétif. [...]
[...] On l'assourdissait de compliments, de questions, de demandes d'autographes ou d'invitations déplacées. Ce vedettariat à l'ombre de la religion lui était si désagréable qu'elle finit par renoncer à la messe dominicale dans le sanctuaire de la rue Daru. Elle s'y rendait de préférence en dehors des heures d'office, pour prier incognito, en solitaire. Au vrai, la curiosité dont elle était l'objet lui semblait trop lourde à porter pour son état de vieille femme. Jeune, elle s'en fût peut- être amusée. À son âge, elle en avait peur. [...]
[...] Henri Troyat est alors fonctionnaire à la Préfecture de la Seine. Mais déjà, Henri Troyat songeait à une oeuvre plus importante. A peine démobilisé, après la guerre, en 1940, il se mit à écrire une vaste épopée, inspirée par les souvenirs de ses parents et de ses proches, sur la Russie: Tant que la terre durera Le Sac et la Cendre Étrangers sur la Terre Ces trois gros volumes, auxquels l'auteur travaille pendant près de dix ans, racontent l'histoire d'une famille russe, prise au début du siècle et suivie pas à pas, dans ses espoirs et dans ses déceptions, à travers la guerre de 1914, la Révolution et l'exil. [...]
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