Il s'agit ici de traiter des trois Discours sur la condition des grands, lesquels mettent en perspective les problèmes que posait la hiérarchisation des sociétés fondée sur la noblesse et qui continuent peut-être de nous éclairer sur les sociétés mondiales actuelles. La critique se construit en trois discours distincts, adressés vraisemblablement à la même personne, qui n'est autre qu'un duc (...)
[...] Le philosophe réintroduit la notion de grandeur d'établissement (fondée par les hommes) et de grandeur naturelle (qui ne dépend pas des hommes). Pascal explique que la condition des grands est un état différent selon les hiérarchies imposées par les hommes. Mais qu'on honore les nobles ou les roturiers, le principe reste le même : c'est l'homme qui en a décidé ainsi. A l'inverse, les grandeurs naturelles sont indépendantes de nous, et sont ce qu'on appelle couramment les qualités (dans leur sens absolu). [...]
[...] Il est probablement juste de mettre dans cette catégorie l'argent, ou plus généralement la possession de richesses. A partir de là, le philosophe explique que si les hommes attachent autant d'importance à l'un des leurs, c'est qu'ils espèrent en retirer un profit. Autrement, ils n'attribueraient à cet homme que de l'indifférence. Pour Pascal, un roi est quelqu'un capable d'attribuer aux autres un bien particulier. Ainsi, Dieu est roi de la charité, et les hommes-rois sont les rois de la concupiscence. [...]
[...] On en déduit alors que nous devons respecter les grandeurs d'établissement, mais que nul ne peut nous forcer à accorder notre estime si la personne concernée ne fait pas preuve de ses grandeurs naturelles. TROISIEME DISCOURS : Dans ce troisième discours, Pascal veut rentrer plus profondément dans la définition de la condition des grands. Selon lui, un grand seigneur possède plusieurs objets que les hommes désirent : les objets de la concupiscence, autrement dit, les objets qui apportent aux hommes de grands plaisirs sensuels (à l'opposé de ce qui est spirituel). De quels objets Pascal parle t-il ici ? [...]
[...] Nous étudierons, dans un ordre logique le premier discours, puis le second et enfin le troisième. PREMIER DISCOURS : La critique de la condition des grands débute sur une image plutôt évocatrice : Un homme comme les autres, jeté sur une île, est reconnu par un concours de circonstances comme le roi des habitants de cette île. L'homme, suivant sa nature, ne peut refuser une telle offre. Pourtant, cet homme reste conscient de sa position : il a été désigné roi, mais il sait qu'il n'est qu'un usurpateur dans le sens où il trompe la croyance de la population. [...]
[...] CONCLUSION : Pascal expose en quelques lignes une sorte de remède contre les maux engendrés par une méconnaissance de la condition des grands. La violence, la brutalité, l'avarice et autres formes de perversité de l'esprit sont à bannir définitivement de la société humaine, puisqu'elles reposaient uniquement sur des interprétations fallacieuses de la grandeur. A partir du moment où le seigneur se rend compte qu'il doit être humble, qu'il ne peut s'attendre à être estimé que s'il le mérite, et que la survie de sa condition nécessite qu'il fasse tout pour complaire à ses sujets, alors il sera digne d'être seigneur, et il est indéniable que le monde s'en portera mieux. [...]
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