L'OUVRAGE
Tristes Tropiques a été publié en 1955. Dans son ouvrage, l'auteur entreprend son autobiographie à travers l'évocation des voyages qu'il a pu effectuer. Si l'ouvrage est destiné à décrire la vie de tribus du Brésil, l'auteur raconte également comment il est arrivé aux Etats-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale ou encore son voyage aux Antilles.
L'auteur passe ainsi de l'Ancien au Nouveau Monde, du passé au présent. Mais surtout, il propose sa vision du voyage. La première phrase du livre « Je hais les voyages et les explorateurs » est avant tout la critique des récits d'aventures qui contribuent à fabriquer des stéréotypes dont se repaissent les touristes.Tristes Tropiques est à la fois un ouvrage savant et un moyen de faire connaître la profession d'ethnologue et de développer auprès du plus grand nombre sa vision du monde, du progrès et des relations entre civilisations et populations. Cet ouvrage est pessimiste. Il montre notamment comment les civilisations occidentales contribuent à la destruction des modes de vie différents au nom du progrès. Les tribus primitives sont considérées comme inférieures car elles n'auraient pas été touchées par le progrès. Claude Lévi-Strauss relativise ce point de vue. Il estime qu'il est nécessaire de s'affranchir de toute comparaison avec son propre mode de vie afin de pouvoir reconnaître les bienfaits des modes de vie tribaux.
[...]Les méfaits de la civilisation occidentale
La première partie, la fin des voyages, ainsi que la première phrase de l'ouvrage « Je hais les voyages et les explorateurs » illustrent la pensée de Claude Lévi-Strauss : les voyages, dont l'objectif est la découverte et la compréhension d'autres modes de vie, ont disparu. Le voyage n'a plus pour objet que de se vanter d'avoir vécu des aventures sensationnelles. Le respect de l'autre n'est plus le fondement des voyages et les récits des explorateurs ne font que diffuser des préjugés. Les voyageurs ne respectent plus les endroits visités, comme l'annonce l'auteur : « Campeurs, campez au Parana. Ou plutôt non : abstenez-vous. Réservez aux derniers sites d'Europe vos papiers gras, vos flacons indestructibles et vos boîtes de conserve éventrées». (...)
[...] Pendant la saison pluvieuse, d'octobre à mars, ils sont sédentaires. Ils construisent des huttes rudimentaires et cultivent des jardins. Pendant la saison sèche, ils sont nomades et se divisent en petits groupes. La quête alimentaire absorbe alors tous les soins. Ils vivent dans le dénuement. Ils dorment nus et par terre. Les Nambikwara ont peu d'enfants en raison des exigences de la vie nomade et de la pauvreté de leur milieu. Les relations sexuelles entre les parents sont interdites tant que le dernier né n'est pas sevré et les femmes absorbent parfois des plantes afin de provoquer un avortement. [...]
[...] Les Bororo habitent dans de vastes huttes. Il existe une maison des hommes, dans laquelle ils vivent jusqu'à leur mariage, et dont l'entrée est interdite aux femmes. Les habitants sont nus mais ils accordent beaucoup d'importance aux accessoires (couronnes, colliers . ) et leurs corps sont peints et colorés. La nuit est réservée à la vie religieuse, les Bororo dorment du lever du soleil à la mi-journée. Les cérémonies ont parfois lieu dans la maison des hommes et sont alors interdites aux femmes. [...]
[...] Claude Lévi-Strauss refuse d'entreprendre de telles comparaisons. C'est en ce sens que peut être comprise la phrase d'introduction de l'ouvrage Je hais les voyages et les explorateurs Il se démarque des autres voyageurs. Il étudie et essaie de comprendre le mode de vie des Indiens en refusant de prendre pour modèle le mode de vie occidental. Il prend comme exemple l'anthropophagie. Cette pratique sauvage nous inspire du dégoût et de l'horreur. Claude Lévi- Strauss distingue d'une part l'anthropophagie alimentaire et d'autre part les formes d'anthropophagie qu'il nomme positives, et qui relèvent d'une cause mystique, magique ou religieuse. [...]
[...] Claude Lévi-Strauss applique cette vision aux sociétés. Selon lui, l'anthropologie doit se consacrer à la recherche des rapports unissant l'homme au monde qui l'entoure. L'anthropologue doit s'immerger dans la culture étudiée, déterminer comment se structurent les rapports observés entre les mythes, les techniques, les représentations de la parenté et formuler des propriétés générales de la vie sociale. Le structuralisme vise à mettre en évidence les structures inconscientes par la compréhension et l'explication de leurs réalisations sensibles. Si l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés, il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes. [...]
[...] La chefferie est héréditaire en ligne masculine. Le chef dispose d'un privilège polygame. Mais il le compense en prêtant ses femmes aux autres hommes de son groupe et la polyandrie est pratiquée. Les méfaits de la civilisation occidentale La première partie, la fin des voyages, ainsi que la première phrase de l'ouvrage Je hais les voyages et les explorateurs illustrent la pensée de Claude Lévi-Strauss : les voyages, dont l'objectif est la découverte et la compréhension d'autres modes de vie, ont disparu. [...]
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