Avoir des livres de chevet :
- Il est conseillé de se priver de lire si l'on n'en sent pas l'appel.
- Il est conseillé de se priver d'écrire si l'on n'a pas la conviction d'avoir à transmettre ce que nul ne peut dire à votre place.
- Les livres qu'il convient de garder à son chevet, ce sont ceux capables en toute circonstance de nos donner un conseil ou un mouvement favorables.
- Réserve-toi, comme livre de chevet celui de ton adversaire le plus incisif, le plus raisonnable, comme Pascal avait Montaigne, comme Montaigne avait Sénèque.
- Il est bon de garder près de toi l'être insolent qui réveille vos parties faibles et qui vous force à chercher des preuves, celui qui voit en noir ce que vous voyez en clair, afin de mieux jouir de ce qu'on possède ou de tempérer ses certitudes.
(...)
[...] Ces deux mouvements sont la respiration de l'intelligence. Le difficile de l'art est dans l'exécution, on ne peut pas enseigner à avoir de l'esprit, mais on peut dire vers quel point il faut tourner son regard pour que l'esprit vous visite. Donnez moi un levier. Où trouver le point d'application? En toute chose, il faut chercher la fissure, dès que l'on trouve, il suffit d'y placer le levier pour que tout émerge. Le reste est affaire de hache, de force et de débit. [...]
[...] Tout travail oblige une concentration de pensée sur un point, mais ce n'est pas nécessairement le point principal. Toute précision est victoire. Mais il faut se souvenir que toute attention particulière comporte un risque, si elle ne s'accompagne d'une attention à l'ensemble et ce dernier acte est voisin du repos parce qu'il exige de la détente dans l'intelligence et même dans le vouloir. Il faut travailler lorsque toutes nos forces sont réunies et après de longs repos. Le repos a un autre fruit qui est la maturation. [...]
[...] (Apprendre des autres artistes, règles, métier, procédés, qu'il est toujours loisible d'accepter ou de rejeter après y avoir réfléchi.) et non sur le néant et le talent, quand il existe, ne peut retirer d'un tel commerce que des facilités pour ce découvrir soi-même. Le monstre en pleine lumière. Le monstre doit il se présenter sous forme de griffonnage ? Pour les uns, ils se donnent comme loi d'écrire sans rature comme s'ils recopiaient par la mémoire une oeuvre déjà achevée. Pour les autres, ils laissent la plume courir comme un étalon, lui pardonnant les ruades et les écarts, pourvu qu'elle ait du sang. [...]
[...] Fais le tout de suite. Ne le fait pas toi- même La vertu d'économie conseille de chercher sans cesse les moyens de faciliter et de multiplier son effort. Comment prendre des cours. Il est bien impossible de rédiger tandis qu'on écoute: car la plume ne va pas aussi vite que la parole. Il se passe qu'on n'écoute guère le maître, tout occupé qu'on est à écrire. Pour les matières d'érudition, il faudrait prendre des notes en une sorte de sténo. [...]
[...] Si l'on possède le fond et pas la forme, on sera aveugle puisqu'on possédera les choses sans posséder le verbe qui est la lumière des choses. Il arrive souvent que le fond procède de la forme. Comme nous avons moins de puissance sur les idées que sur les mots, c'est en appuyant sur le clavier des mots que nous faisons paraître les idées. Cela signifie que, lorsque l'enfant n'a point encore assez d'idées, le plus grand service qu'on puisse lui rendre est de peupler sa mémoire de formes belles, mais encore vide pour lui, qui plus tard appelleront des usages et des sens. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture