Sartre traite de l'ego en phénoménologie car c'est un sujet que l'inventeur de la phénoménologie, Husserl, n'a pas ou peu traité. Husserl ne traite pas des rapports entre la conscience et la personnalité, par exemple : l'instance qui perçoit les phénomènes est-elle identique au moi ? Le but de ce texte est de montrer que l'ego n'est ni formellement ni matériellement dans la conscience, mais dans le monde. Pour ce faire, Sartre va mener une réflexion à partir de la définition kantienne du sujet, et sera amené à se démarquer de la conception freudienne de la conscience et de l'inconscient. C'est à travers ce texte qu'émergera sa pensée célèbre : « l'existence précède l'essence »...
[...] Sartre La transcendance de l'ego Esquisse d'une description phénoménologique 1934 Sartre traite de l'ego en phénoménologie car c'est un sujet que l'inventeur de la phénoménologie, Husserl, n'a pas ou peu traité. Husserl ne traite pas des rapports entre la conscience et la personnalité, par exemple : l'instance qui perçoit les phénomènes est-elle identique au moi ? Le but de ce texte est de montrer que l'ego n'est ni formellement ni matériellement dans la conscience, mais dans le monde. Pour ce faire, Sartre va mener une réflexion à partir de la définition kantienne du sujet, et sera amené à se démarquer de la conception freudienne de la conscience et de l'inconscient. [...]
[...] Parvenir à constituer l'unité noématique c'est parvenir à connaître l'objet dans son ensemble. L'ego comme unité noématique est donc l'instance qui réunit différents aspects d'une même chose ici, ces différents aspects sont des consciences. Sartre fait ici un clin d'œil explicite à la phrase de Hobbes, dans le Léviathan : l'homme est un loup pour l'homme. On retrouve ici une problématique husserlienne, celle du dévoilement de l'objet à la conscience : la conscience vise un objet comme un horizon, et si la conscience se rapproche de plus en plus de cet horizon elle ne l'atteint jamais c'est pour cette raison que la connaissance de la vérité est chez Husserl un idéal, une Idée au sens kantien. [...]
[...] Nous allons examiner la constitution de ses états, de ses actions et de ses qualités. A. Les états comme unités transcendantes des consciences Nous allons d'abord examiner l'état (exemple d'état : le désir). L'état apparaît à la conscience réflexive. Il se donne à elle et fait l'objet d'une intuition concrète. Mais il a une sorte d'infini qui déborde de la réflexion : l'état excède la réflexion car il est originellement irréfléchi. A propos des états, il y a deux sortes de réflexion : la réflexion pure et la réflexion impure. [...]
[...] Constitution de l'Ego comme pôle des actions, des états et des qualités Le psychique, c'est-à-dire l'objet transcendant de la conscience réflexive, l'objet du psychologique, n'est pas la conscience. L'Ego réalise la synthèse du psychique et pas celle de la conscience. Il est compromis par les états. L'Ego n'est rien en dehors de la totalité concrète des états et des actions qu'il supporte. On peut dresser une analogie entre l'Ego et le monde comme cosmos (i. e. comme totalité organisée) : L'Ego est aux objets psychiques ce que le Monde est aux choses. [...]
[...] Pour Sartre, le connais-toi toi-même est un ordre impossible à accomplir, puisque le moi est avant tout irréfléchi : il est ce qui aime, ce qui hait ce qui se trouve dans des états et ce qui agit. Sans état et sans action le moi n'est rien, il n'existe pas. Le connaître c'est donc connaître ces états et actions, sans pouvoir déceler sous eux un sujet que l'on puisse déterminer seul, indépendamment d'eux. Le je est donc toujours en devenir : l'essence du moi (ce qu'il est) est donc précédé par son existence (ce par quoi il se manifeste). E. Le Je et la conscience dans le cogito Le Je n'est pas nécessaire au cogito. [...]
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