Monsieur de Sainte Colombe est veuf et père de deux fillettes, Madeleine et Toinette. Il vit très douloureusement l'absence de sa femme.
Il enseigne la musique.
Et, se retirant dans sa cabane au bord de la Bièvre, il consacre l'essentiel de son temps à sa viole dont il devient un virtuose, perfectionnant l'instrument, lui ajoutant une septième corde et innovant dans son maniement (...)
[...] Marin revient en cachette rencontrer Madeleine qui lui livre les secrets de création de son père ; ensemble, ils se cachent sous la cabane du mûrier pour écouter le musicien. Un jour, Marin est surpris dans sa cachette par Monsieur de Sainte Colombe qui le frappe avec violence. Madeleine s'interpose, disant qu'elle aime Marin. Marin est musicien du roi. Sainte Colombe le méprise déclarant devant les deux jeunes gens stupéfaits qu'il préfère "la vie passionnée" dans sa cabane avec les ombres. [...]
[...] Mais, elle s'oppose alors aux approches de son mari. Madeleine rejoint régulièrement Marin dans une auberge ; elle lui confie que son père compose des pièces exceptionnelles : les Pleurs, la Barque de Charon. Toinette, de son côté, provoque Marin, se jette à sa tête. Désormais, Marin n'a plus de désir pour Madeleine. Madeleine accouche d'un enfant mort-né ; elle maigrit. Marin ne vient plus. Il travaille avec Lully, devient premier maître de la Chambre du roi ; se marie. Toinette se marie, elle aussi. [...]
[...] "Tous les matins du monde sont sans retour" : Tout, autour de Monsieur de Sainte Colombe, porte la marque du temps. Il vit presque entièrement seul. Dans sa cabane, il joue de sa viole, mais le plus souvent, il semble converser avec quelqu'un. Marin écoute, glissé sous la cabane humide, il est attentif, pour que cette musique ne soit pas entièrement perdue. Une nuit, Marin entend le vieillard appelant la mort ; il n'a qu'un regret, celui de n'avoir pas transmis son art. [...]
[...] UN ROMAN DE LA TRANSMISSION Le temps passe : le roman s'étend sur trente neuf ans. Il faut du temps pour avoir quelque chose à transmettre. Alors que dès le début, on sait que Monsieur de Sainte Colombe enseigne à des élèves, ceux-ci n'ont aucune présence dans le roman. Seul Marin Marais en a une, lui que Monsieur de Sainte Colombe ne voulait pas comme élève. C'est lui qui pourtant, ayant changé, reçoit l'héritage artistique du musicien. UN STYLE, UNE MUSIQUE Les phrases, les chapitres, le roman lui-même sont très courts : le style est épuré , mais il rend, comme la viole, " toutes les inflexions de la voix humaine". [...]
[...] Sa voix vient de muer, raison pour laquelle il a été renvoyé de la maîtrise du roi. Après un retour honteux chez son père, Marin est parti, détestant la jovialité du cordonnier. Il veut être musicien, pour se venger de la perte de sa voix. Monsieur de Sainte Colombe lui fait faire un essai, mais déclare :"Vous faites de la musique, monsieur, vous n'êtes pas musicien". Toinette fait en sorte que le garçon ait sa chance. Seul dans sa cabane, Monsieur de Sainte Colombe s'adresse à sa femme et reconnaît que ce que lui a joué le garçon l'a touché ; il l'accepte comme élève, lui disant : "Votre voix brisée m'a ému. [...]
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