Nous sommes sur La Virginie, en compagnie du capitaine Pieter Van Deyssel et Robinson. Le premier tire les cartes au second : une première carte se présente, éclairant la suite du récit. C'est la figure du démiurge-bateleur : un "organisateur (...) qui lutte contre un univers en désordre qu'il s'efforce de maîtriser avec des moyens de fortune (...) son ordre est illusoire". Deuxième carte, qui se veut progression dans la tentative de domination : Mars, qui révèle que le créateur, Robinson, a imposé sa volonté sur l'île... la victoire n'est cependant "qu'apparente", un "ordre à son image". Anticipant une nouvelle fois sur les expériences futures de Robinson, le capitaine montre la figure de l'Hermite, qui se retire dans une "grotte pour y retrouver sa source originelle" (référence directe au glissement de Robinson, enduit de lait, dans la grotte utérine) (...)
[...] Il ne compte pas les jours, dans l'attente permanente d'être sauvé. Sa monomanie lui fait voir en la mer une surface dure et élastique un animal fabuleux la paupière et le sourcil d'un œil immense Ne voulant plus être la proie de ces hallucinations, il s'arrache à cette fixité pour entreprendre quelque chose : un radeau pour atteindre la Virginie et trouver de quoi construire un bateau pour quitter l'île. Il ne trouve que des cadavres à bord et quelques provisions fort utiles comme de nombreux tonneaux de poudre (dont le capitaine lui avait tu la présence), des tissus, de la nourriture, des armes, une Bible, la pipe de porcelaine du capitaine, éventré dans la cabine et des planches, pour construire sa chance de fuite, qu'il baptise L'Evasion. [...]
[...] La lapidaire c'était le premier être vivant que Robinson avait rencontré sur l'île. Il l'avait tué suggère un renversement chez Robinson. L'homme grimpe en haut du chaos et comprend qu'il est sur une petite île inhabitée, L'île de la Désolation Il mange des ananas sauvages avant de s'endormir, épuisé par le naufrage. Le lendemain, il descend de sa hauteur et ayant observé l'île de son perchoir, il comprend que la solitude allait être son destin pour longtemps peut-être (destin que les cartes avaient elles- mêmes révélé). [...]
[...] Sa première vision n'est que désolation, qui contraste avec le ciel bleu pour lequel la tempête n'est plus qu'un lointain souvenir. La Virginie n'est plus qu'une carcasse. Le premier réflexe de Robinson, marchand ayant quitté York pour espérer faire fortune dans le Nouveau Monde, est de s'interroger sur sa localisation : est-il sur l'île, peuplée, de Mas a Tierra ou le navire s'est-il échoué aux abords d'une île inconnue ? Se faisant un chapeau de feuilles et d'un bâton une canne, il entreprend d'explorer l'île et de rechercher des survivants dans la forêt luxuriante. [...]
[...] Il s'interroge sur sa semence, inutile à présent, et se passionne pour les accouplements de vautours et de chèvres, caricatures humaines, puis pour une Nature étrange : une fleur reproduit la forme d'un insecte femelle pour que le mâle, dupé, s'accouple avec elle. Elle l'emprisonne pour le recouvrir de pollen et le mâle s'envole. Prenant exemple sur ce phénomène et cherchant à redonner sens à son pouvoir créateur, il trouve un quillai, arbre dont les deux branches écartées lui rappellent les jambes d'une femme offerte. Pénétrant régulièrement le trou entre les branches, il apaise ses doutes. Un jour, une araignée pique son sexe et il comprend qu'il doit cesser cette activité. [...]
[...] Remarque : Deux passages ont été ajoutés à la nouvelle impression de Vendredi ou les limbes du Pacifique, en 1972. Les soins qu'apportent Vendredi au petit vautour rachitique, tout comme les jeux de personnification, lors desquels Vendredi prétend être l'ancien Robinson, le maître et Robinson, Vendredi, sont directement tirés de l'adaptation pour la jeunesse, Vendredi ou la vie sauvage. [...]
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