Le Guépard est considéré comme « la » grande œuvre de Giuseppe Tomasi, duc de Palma et prince de Lampedusa. Cet aristocrate sicilien, né à Palerme en 1896, dans le XIXe siècle finissant, se passionna dès sa jeunesse pour la littérature. Entré à la faculté de droit de Rome en 1915, il dut cependant la quitter rapidement, du fait de l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des Alliés cette même année. Mobilisé, il est blessé et fait prisonnier par les Austro-Hongrois lors du désastre de Caporetto (1917), mais parvient à s'évader et à rejoindre les lignes italiennes. Après la Grande Guerre, il reste dans l'armée italienne quelques années, puis la quitte finalement en 1925. Il mènera alors une vie d'aristocrate de haute culture, se consacrant à la littérature en dilettante. Il épouse en 1932, à Riga, la baronne Alexandra Wolff-Stomersee, fille d'un aristocrate letton et d'une chanteuse italienne, qui deviendra par ailleurs une éminente spécialiste des problèmes psychologiques (elle sera vice-présidente de la Société de Psychanalyse d'Italie). En 1934, à la mort de son père, Giuseppe Tomasi hérite de son titre, et se consacrera dès lors, entre autres, à la gestion et à la défense des intérêts des domaines de la famille. La fréquentation de son cousin, le baron Lucio Piccolo, un des plus grands poètes de l'Italie contemporaine, raviva son intérêt pour la littérature. C'est au retour d'un colloque littéraire dans la petite ville lombarde de San Pellegrino Terme, en 1954 (au cours duquel il rencontrera du reste Giorgio Bassani), qu'il décide de reprendre son projet, conçu vingt-cinq ans auparavant, d'écrire un roman historique situé en Sicile à l'époque du débarquement de Garibaldi et centré sur son arrière-grand-père maternel, Giulio di Lampedusa.
[...] Le rapport au temps est en effet le point cardinal de l'œuvre. Premièrement parce que l'action se déroule à un carrefour de l'histoire de l'Italie et de l'Europe, où l'ordre ancien, incarné par les monarchies bourboniennes de la Péninsule, s'efface progressivement et laisse la place à des temps plus modernes, qui voient l'émergence de la dynastie des Savoie et du libéralisme. De la même manière, l'action a pour toile de fond, et peut-être même pour centre véritable, le crépuscule et l'inexorable déchéance des grandes familles de la noblesse sicilienne, qui croise la montée en parallèle d'une bourgeoisie triomphante, incarnée dans Le Guépard par le maire, Don Calogero, dont l'aristocratie moque la basse extraction et les manières rustiques, mais auquel le prince Salina ouvre les portes de son palais et donne sa bénédiction pour le mariage d'Angélique, fille de Don Calogero, et Tancrède, neveu du prince. [...]
[...] Critique personnelle Le Guépard est un livre que j'ai lu il y a quelques années déjà, mais que j'ai choisi en raison de mon intérêt particulier pour lui. Il reste en effet parmi les romans qui ont le plus marqué mon encore jeune existence, avec d'autres titres tels Sur la Route (Kérouac), Gatsby le Magnifique (Scott Fitzgerald) ou Solal (Cohen), et qu'il m'arrive encore de relire avec plaisir et émotion. Outre le style de Lampedusa, absolument magnifique, et la beauté du texte toujours parfait, souvent enchanteur pour paraphraser Bassani, qui trouve ici la meilleure formule pour qualifier l'œuvre de Lampedusa), Le Guépard a suscité l'intérêt du passionné d'Histoire -et notamment celle du XIXe siècle- que je suis, en dressant un tableau à la fois érudit et sensible de la Sicile du Risorgimiento, de ses réalités politiques et sociales. [...]
[...] Il s'attelle à la tâche dès 1955, y consacre toute son énergie -commençant ses travaux d'écriture tôt le matin, au Cercle Bellini de Palerme, et ne les quittant que vers trois heures- et l'achève en 1956. Déjà apparaissent les premiers signes du cancer qui l'emportera quelques années plus tard. Il meurt à Rome en juillet 1957. Le Guépard, qui avait auparavant été refusé par plusieurs éditeurs, sera alors confié par la veuve du Prince à Giorgio Bassani, qui le publiera en 1958. [...]
[...] Il mènera alors une vie d'aristocrate de haute culture, se consacrant à la littérature en dilettante. Il épouse en 1932, à Riga, la baronne Alexandra Wolff-Stomersee, fille d'un aristocrate letton et d'une chanteuse italienne, qui deviendra par ailleurs une éminente spécialiste des problèmes psychologiques (elle sera vice-présidente de la Société de Psychanalyse d'Italie). En 1934, à la mort de son père, Giuseppe Tomasi hérite de son titre, et se consacrera dès lors, entre autres, à la gestion et à la défense des intérêts des domaines de la famille. [...]
[...] Giuseppe Tomasi di Lampedusa est par ailleurs, on le sait beaucoup moins, l'auteur de plusieurs nouvelles (publiées en 1961 sous le titre Le Professeur et la sirène) et d'essais sur les romanciers français du XIXe siècle (Stendhal, Mérimée et Flaubert). II. L'ouvrage Le titre du roman, Le Guépard (Il Gattopardo en italien), qui désigne principalement le héros de l'œuvre est inspiré (dit-on) des armes de la famille Lampedusa, portant un léopard rampant, c'est-à-dire dressé sur ses pattes arrière. Lampedusa, pour des raisons inconnues, préfèrera au léopard un guépard, qu'il qualifiera de dansant et non de rampant. L'action du Guépard se déroule en Sicile, essentiellement entre 1860 et 1862, puis en 1883 et 1910. [...]
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