Léon Tolstoï commence à écrire ce roman en 1873 et l'abandonne pour un temps, avant de s'y remettre quelques années après.
La première publication d'Anna Karénine a donc lieu en 1877. Le récit est inspiré d'un fait réel qui a marqué l'auteur, le suicide d'une femme abandonnée par son amant, et dont Tolstoï a vu le corps déchiqueté après le passage d'un train (...)
[...] Anna commence à fréquenter le milieu social libre-penseur de la cousine de Vronski, Betsy Tverskaya. Lors d'une fête, Anna supplie son amant de demander pardon à Kitty. En guise de réponse, celui-ci lui déclare son amour. Alexis Karénine rentre seul de la fête avec l'impression que quelque chose ne va pas. Un peu plus tard cette nuit là, il fait part à Anna de ses soupçons concernant la relation qu'elle entretient avec Vronski, mais elle les rejette sèchement ses inquiétudes. [...]
[...] Il n'est ni un rebelle libre-penseur comme son frère Nikolai, ni un intellectuel comme son demi-frère Sergei. Il n'est pas non plus un homme mondain ou un bureaucrate, et certainement pas un voyou comme Veslovski. Lévine représente bien les hésitations sur le sort de la Russie comme pays occidental : il se méfie des libéraux qui veulent occidentaliser la Russie, rejetant leur approche analytique et abstraite, mais d'un autre côté, il reconnaît l'utilité des technologies de l'Ouest et des progrès agricoles. En résumé, finalement, Lévine crée son propre type de personnage. [...]
[...] D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Vronski a le même prénom que Karénine. Bien que nous sentions un déclin dans la passion de Vronski vers la fin du roman, il ne faut pas céder à la paranoïa d'Anna à ce sujet : il n'y a pas de claire indication prouvant qu'il l'aime moins à la fin. Mais dans la mesure où Tolstoï nous donne rarement accès à ses pensées les plus intimes, il est difficile de savoir avec certitude ce qu'il en est. [...]
[...] Elle est profondément attachée à cette idée. Sa plus grande inquiétude lors des différentes étapes de sa relation avec Vronski est qu'il ne l'aime plus et reste avec elle par sens du devoir uniquement. Son exil de la haute société est un rejet symbolique des conventions sociales : elle a décidé de suivre son cœur. Pour Tolstoï, cet état d'esprit contraste avec l'idéal d'une vie dédiée à Dieu et à la bonté, idéal auquel adhère Lévine dans le dernier chapitre. [...]
[...] A travers les travaux qu'il effectue avec les paysans, il montre à quel point il est ancré dans sa nation, dans l'esprit russe en étroite relation avec ce qu'il considère comme les vérités de l'existence. Ce n'est pas un hasard s'il trouve la foi en écoutant Fiodor, un paysan. Lévine conclue d'ailleurs que la valeur de la vie correspond à la bonté qu'on y amène, ce qui n'est pas sans rappeler l'image de l'agriculteur qui sème des graines, espérant qu'elles seront bonnes. En fin de compte, Lévine développe une idée de la foi basée sur la croissance et la culture. [...]
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