Fiche de lecture sur l'oeuvre majeure d'Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, réalisée dans le cadre d'un cours de sociologie de l'Université Paris Dauphine. Du goût du bien-être matériel en Amérique. Pourquoi les Américains se montrent si inquiets au milieu de leur bien-être matériel ?
[...] En revanche, pour les individus qui ont dû travailler de manière acharnée pour arriver à un certain niveau de bien-être matériel, la privation est bien plus difficile. Dans les pays où le gouvernement est aristocratique, les riches ne se préoccupent pas du bien-être matériel puisqu'ils le possèdent déjà (et n'en sont pas, comme nous l'avons vu, systématiquement conscients) ; et les pauvres s'en désintéressent car non seulement ils ne le connaissent pas assez pour pouvoir le désirer, mais aussi et surtout ils n'ont pas espoir de le conquérir. [...]
[...] Dès le début du texte, Tocqueville indique que l'Europe connaît une évolution similaire, une avancée progressive vers la passion matérielle. Et il tente de nous donner les causes de cette évolution. Selon lui, ce qui attache le plus le cœur humain c'est le désir de posséder un objet précieux et la conscience de la crainte de le perdre. Cela explique pourquoi dans les familles où la richesse est héréditaire, et où l'on n'a jamais connu de difficultés financières ni vécu par exemple dans la privation, on n'a pas nécessairement conscience du bien-être matériel. [...]
[...] Et, quand bien même les hommes seraient dans des conditions parfaitement égales, selon Tocqueville il resterait encore l'inégalité d'intelligence qui, venant directement de Dieu, échappera toujours aux lois Selon l'auteur, dans un contexte d'égalisation voire d'égalité des conditions, la moindre inégalité choque. C'est pour cela que le désir d'égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l'égalité est plus grande Chacun l'imagine et en a conscience mais ne peut jamais l'atteindre. Cela expliquerait deux maux propres respectivement à la société française et à l'américaine : le taux de suicide et la démence. [...]
[...] Selon lui, la démocratie donne aux citoyens des espoirs de plus en plus prononcés : ils savent maintenant que tous peuvent réussir, atteindre des situations sociales très favorisées, etc. La démocratie permet ainsi à chacun d'espérer une vie meilleure, mais dans le même temps les perspectives s'affaiblissent. De plus, Tocqueville explique que si, légitimement, on peut imaginer qu'arrivés à un certain niveau de liberté, les citoyens Américains s'en satisfassent et soient heureux ; il n'en est pas moins vrai que cette situation ne se réalisera pas. Car l'égalité ne sera jamais suffisante ni entièrement satisfaisante. [...]
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