Normalien et agrégé de lettres, Thomas Ferenczi travaille depuis plus de trente ans au journal Le Monde, où il est actuellement rédacteur en chef du service Europe.
Thomas Ferenczi part d'un constat : depuis sa naissance avec La Gazette de Théophraste Renaudot en 1631, la presse française est sans cesse critiquée. Mais elle n'a jamais eu autant d'impact qu'aujourd'hui. D'où cette question essentielle : pourquoi ce regard constamment réprobateur ?
[...] D'autre part, ceux qui trouvent qu'il y a au contraire trop d'information, et qui ont la nostalgie des journaux anciens où se mêlaient littérature, politique et idées. Ces deux camps critiquent la presse de la fin de XIXe siècle, mais pour des raisons opposées. Ce chapitre montre ainsi de manière tout à fait intéressante que les accusations contre la presse n'ont pas fondamentalement évolué depuis la fin du XIXe, ce qui rassure et conduit à relativiser le prétendu désastre de la presse actuelle à la lumière de l'histoire. III. [...]
[...] Selon le journaliste Henry Bérenger, ce qui devait éclairer a faussé la vue pour deux raisons essentielles. D'abord à cause de l'argent : aujourd'hui la presse française est aux mains des brasseurs d'affaires les Lagardère et Dassault de l'époque Ce jugement s'appuie sur des faits véridiques : dans l'affaire de Panama, la presse a touché 12 millions de francs pour promouvoir des actions de la compagnie du canal de Panama ; dans l'affaire d'Arménie, les journaux ont reçu de l'argent afin de passer sous silence les massacres commis. [...]
[...] D'ailleurs, l'Affaire Dreyfus (chapitre est un moment fort du développement de la presse moderne. Elle permet en effet au journalisme de se faire une place essentielle dans la vie collective, grâce à une double fonction : de porte-parole, de l'un ou l'autre camp l'affaire n'aurait pas prise de telles proportions sans la presse ; et d'enquête. Une fois encore, l'auteur a choisi de proposer des portraits, des hommes qui entourent Zola et Clemenceau qui se lance dans le journalisme après sa défaite aux législatives de 1893 à l'Aurore : notamment le directeur du journal, Ernest Vaughan, ou le journaliste Bernard Lazare qui enquête rigoureusement pour démontrer l'innocence de Dreyfus. [...]
[...] Il faut également mentionner les congrès internationaux de journalistes : le premier a lieu à Londres en 1893. Pour former à un métier en voie de reconnaissance, il faut également des écoles de journalisme : l'école supérieure de journalisme est créée en 1899 à Paris, sur le modèle de celles créées dans les années 1880 aux Etats- Unis. Aujourd'hui encore, la presse française est, selon l'auteur, plus partisane et plus littéraire que celle des autres pays, et moins scrupuleuse dans sa recherche d'informations. [...]
[...] Quant à la critique (chapitre elle change de nature : le critique ne doit plus donner son avis personnel, mais essayer de se mettre à la place des autres spectateurs. Parmi les grandes figures de ce genre, il faut citer Sarcey qui, avec un style simple et d'un seul article, pouvait faire ou défaire tout spectacle, comédien ou auteur. Le deuxième grand type de lien unit journalisme et politique. Thomas Ferenczi a choisi d'évoquer ces liens extrêmement forts (chapitre à travers de courtes biographies. [...]
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