C'est sur la demande d'un Comte, apprend-t-on dans les premières pages du roman, que Thérèse a entrepris de revenir par écrit sur les aventures qui ont émaillé sa vie, son apprentissage. Nous apprendrons plus loin que ce Comte n'est autre que son amant. D'abord réticente à coucher ainsi sa vie sur le papier, elle finit par y consentir, en hommage à ceux auxquels elle doit sa lucidité : ils lui ont "dessillé les yeux sur les préjugés de (sa) jeunesse" ; son ouvrage aura par ailleurs une visée morale : la diffusion de "vérités utiles au bien de la société". Très vite, Thérèse raisonne sur l'origine des passions humaines : "Imbéciles mortels ! vous croyez être maîtres d'éteindre les passions que la nature a mises dans vous : elles sont l'ouvrage de Dieu. Vous voulez les détruire, ces passions, les restreindre à de certaines bornes. Hommes insensés ! Vous prétendez donc être de seconds créateurs, plus puissants que le premier ? Ne verrez-vous jamais que tout est ce qu'il doit être, et que tout est bien, que tout est de Dieu, rien de vous, et qu'il est aussi difficile de créer une pensée que de créer un bras ou un oeil ?" (p.77) (...)
[...] Certains veulent que leur partenaire galope nue devant eux, d'autres qu'une femme les fouette tandis qu'une autre les caresse Tout est bon pour essayer de restaurer la vigueur défaillante ou éteinte de cette foule de sexes masculins ! Dans ce défilé d'hommes - qui accorde une place évidemment conséquence à la grivoiserie et au bas corporel tous ont dans leurs plaisirs des manies, des besoins particuliers : la liste est longue et des plus grotesques. La Bois-Laurier va jusqu'à coucher avec trois Capucins ! La scène est horrible : tous boivent, certains vomissent et empêchent le coït, les hommes revêtent les habits des femmes. Une vraie gradation vers le pire nous est proposée ! [...]
[...] Avec Mme de il se retire toujours avant la jouissance pour limiter les risques et ils s'adonnent ensemble aux plaisirs de la petite oie (masturbation) ; l'abbé démontre d'ailleurs que ces plaisirs sont permis, même si cela les exclut du cycle de l'engendrement (126). Revenant sur le concept de Nature, l'abbé prouve que c'est un mot vide de sens et que tout est de Dieu ( que tout est bien Thérèse est désormais convaincue que Dieu et la nature ne sont qu'une seule et même chose (129) Le lendemain, l'Abbé T . procure à son tour à Madame C . [...]
[...] Ils partent ensemble pour sa terre (188). Dans un premier temps, Thérèse contraint le comte à limiter leurs ébats aux plaisirs de la petite oie. Ils dissertent sur l'amour-propre, qui déciderait de tous nos mouvements, de toutes nos actions ; l'âme n'est pas libre de penser ce qu'elle pense : l'âme n'est maitresse de rien, elle n'agit qu'en conséquence des sensations et des facultés du corps (191). Le temps passe, et le comte lance bientôt un défi à Thérèse : il met à sa disposition sa riche bibliothèque de livres érotiques et de tableaux pendant un an, à condition qu'elle reste 15 jours sans se caresser Il espère qu'elle n'y résistera pas, et lui offrira son pucelage (193) ; elle accepte la gageure. [...]
[...] Celle-ci la prend sous son aile et lui promet la fortune. Elle apprend à Thérèse l'utilité cruciale pour une femme du bidet, objet inconnu de la jeune fille (146). La Bois-Laurier conduit Thérèse dans une petite maison, où un financier manque de la violer ; elle hurle et échappe de peu à cet homme stupéfait ! (147). Les deux femmes s'en retournent chez elles (150). La Bois-Laurier décide de confier ses aventures à Thérèse. SECONDE PARTIE. [...]
[...] Thérèse revient rapidement sur l'histoire de Mademoiselle Éradice et de celle du Père Dirrag, terrible manipulateur qui a stigmatisé bien des filles (100). Un jour cependant, un Moine a démasqué et dénoncé le Père Dirrag à Mademoiselle Éradice ; elle lance un procès ; le moine la dédommage, et ils se déterminent à perdre le Père Dirrag. Dès que la scène de voyeurisme du père Dirrag s'est achevée, Thérèse a filé dans sa chambre, désireuse d'être traitée comme son amie Machinalement elle se procure des plaisirs charnels en se frottant contre la colonne du pied de son lit (104). [...]
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