Thérèse Desqueroux, François Mauriac, personnage tragique, angoisse, tragique solitude, Thérèse
Thérèse Desqueroux a tenté d'empoisonner son mari Bernard pour échapper au sentiment d'étouffement, d'emprisonnement qu'elle éprouvait dans ce milieu (bourgeoisie Landaise) auprès de cet homme qu'elle n'aime pas : un homme lourd, ordinaire, sûr de lui (il s'agissait d'un mariage arrangé pour réunir les deux terrains des familles). L'assassinat a échoué. Thérèse a été arrêtée, mais le procès a abouti à un non-lieu grâce à un faux témoignage de son mari (par souci de convenance). Le texte est au début du roman : Thérèse vient de sortir libre du tribunal et retourne chez son mari à Argelouse, elle se trouve dans une calèche.
[...] : odeur de cuir moisi (l.1) ; le cuir odorant (l.11) ; défilement du paysage le toucher (l.11) ; cahots (l.11) ; jeu sur les sonorités Sentiments de T. : l'aime se console détestant ; pensées rapportées au discours indirect libre (l.19-23) ; interrogations et exclamations au sujet de Bernard ; raccourcissement des phrases (pas de verbes, l.23) ; La pensée de T. est moins structurée, elle est envahie par le sommeil Le rêve de T. (l.23-26) : seuls les points de suspensions marquent l'endormissement ; cette continuité est celle de la conscience du personnage. [...]
[...] Thérèse redoute les paroles (l.20) et les questions (l.21) de Bernard qui est assimilé au juge et au jury. Même peur du verdict (l.10-11) traduite par l'attente du tremblement de terre. Entre ces deux confrontations, le trajet s'étire, le temps semble suspendu. L'emploi du présent donne cette impression de temps figé il semble à T. qu'elle l.5 ; détails du trajet l.6-8 ; noms des lieux (Nizan, Saint-Clair, Argelouse), des distances 10km l.8), du temps des moyens de transport (voiture, carriole, petit train). [...]
[...] III/ Thérèse Desqueroux, un personnage tragique Un être livré au destin Le texte exprime la passivité de T. : pour se délivrer de sa situation intolérable elle ne compte que sur un coup du sort improbable ; Passivité marquée par les verbes et la construction des phrases La situation de T. peut apparaître comme une allégorie de sa vie ; calèche qui l'emmène vers son malheur Un passage condamné à la solitude l.13-19 : seul passage où le narrateur sort du point de vue interne Une jeune femme marque la distance (l.19) Il décrit le visage de T. [...]
[...] à un type d'être marqué par la souffrance tourment l.17 qui insiste sur la douleur). Cette souffrance reste normalement cachée mais la position de T. est plus insupportable encore (l.19) après sa tentative de meurtre, elle est démasquée. T. est mise à nue, vulnérable comme l'indique la métaphore phase de brûler vive (l.19) : sa singularité et sa souffrance intérieure sont maintenant connus de tous, elle est vue comme un montre. Caresse doucement : geste de tendresse, d'apaisement. T. ne veut pas renoncer à la souffrance qui la définit et la distingue des autres. [...]
[...] ] *Comment ce texte mêle-t-il le réel et l'imaginaire pour exprimer l'angoisse et la tragique solitude de Thérèse ? Le trajet, suspension du temps et de l'action Une pause entre deux jugements Ce trajet est un entre-deux : Thérèse vient de quitter le tribunal (vocabulaire de la justice : jugement inculpation l.10 ; coupable condamné l.15 ; témoignage l.20 ; juge d'instruction l.24 ; ordonnance de non-lieu l.25) où elle a bénéficié de non-lieu. C'est une étape révolue : jusqu'à ce soir l.2 ; maintenant que l.13. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture