Pour l'auteur, la justice est la première vertu des institutions sociales. La primauté de la justice est un principe suprême : « une injustice n'est tolérable que si elle est nécessaire pour éviter une plus grande injustice ». Il développe les principes d'une justice sociale, c'est-à-dire les clés de fixation des droits et des devoirs dans les institutions de base de la société et de la répartition adéquate des bénéfices et des charges de la coopération sociale. La justice se voit alors accorder un rôle distributif, qui peut poser problème en l'absence d'accord des individus sur ce qui est juste et injuste.
L'objet de la justice est la structure de base de la société, c'est-à-dire « la façon dont les institutions sociales les plus importantes répartissent les droits et les devoirs fondamentaux et déterminent la répartition des avantages tirés de la coopération sociale ». Pour cela, les individus doivent vouer une obéissance stricte aux principes de la justice.
L'idée principale de la théorie de la justice est de généraliser la théorie du contrat social de Locke, Rousseau et Kant. Cela donne la théorie de la justice comme équité. Des personnes libres et rationnelles, désireuses de favoriser leurs propres intérêts, et placées dans une position initiale d'égalité s'accordent sur des principes qui définissent les termes fondamentaux de leur association. Ainsi, la position originelle d'égalité correspond à l'état de nature du contrat social. Un voile d'ignorance masque la réalité pour que personne ne soit avantagé ou désavantagé. L'accord est le résultat d'une négociation équitable.
La théorie de la justice est donc fondée sur une coopération basée sur la volonté d'êtres rationnels qui sont mutuellement désintéressés. C'est pourquoi elle paraît incompatible avec le principe d'utilité qui cherche à maximiser le bien-être de tous et non d'un seul agent.
Deux principes de la justice sont dégagés par John Rawls. Le premier tient à une attribution égale des libertés de base (liberté politique, de réunion, de pensée...). (...)
[...] Une juste répartition des avantages peut intervenir que s'il existe un système d'institutions juste et une administration impartiale. Cette conception est donc contraire à une justice attributive qui veut répartir des biens entre des individus définis dont on connaît les désirs et les besoins, et qui conduit à l'utilitarisme classique. John Rawls ramène sa théorie aux idées de liberté, d'égalité et de fraternité. La liberté correspondrait au premier principe ; l'égalité à la juste égalité des chances ; et la fraternité au principe de différence. [...]
[...] L'auteur veut montrer la faiblesse de l'utilitarisme, qui est une théorie dominante de la philosophie moderne (Hume, Adam Smith, Bentham), comme base des institutions d'une démocratie constitutionnelle. Pour cela, il tente de généraliser la théorie traditionnelle du contrat social de Locke, Rousseau et Kant. Pour élaborer sa théorie de la justice, Rawls va examiner les théories de la philosophie morale et reprendre celles qui ont fait l'objet d'un consensus historique. Il retient alors celles qui semblent être les conceptions morales les plus raisonnables et applicables. Rawls va se défaire d'une conception matérielle de la justice pour s'en tenir à une conception procédurale. [...]
[...] Ce sont ces vertus qui permettent d'arriver à la conception de la justice comme équité. La théorie du bien permet également de dégager des formes d'absence de valeur morale : l'homme injuste, méchant ou mauvais. L'homme injuste cherche la domination au nom d'objectifs comme la richesse ou la sécurité. L'homme méchant aspire au pouvoir arbitraire pour satisfaire son désir d'estime des autres et de maîtrise de soi. L'homme mauvais désire l'injustice pour se réjouir de l'impuissance et de l'humiliation de ceux qui lui sont soumis et qui le reconnaissent comme auteur de leur dégradation. [...]
[...] La philosophie de Rawls se rattache à celle de la personne abstraite de Hegel en raison de l'artifice de la position originelle et du voile d'ignorance. Cela entérine la fragmentation de la société que redoutait Charles Taylor, c'est-à-dire une société dont les membres éprouvent de plus en plus de difficultés à s'identifier à leur société politique comme communauté Toutefois les critiques communautaristes de Rawls semblent mélanger aspect institutionnel et fondements philosophiques. Rawls précisera alors qu'il a développé une théorie politique et non une théorie philosophique. [...]
[...] Deux principes de la justice sont dégagés par John Rawls. Le premier tient à une attribution égale des libertés de base (liberté politique, de réunion, de pensée . Le second relève que des inégalités socio- économiques doivent être compensées par des avantages pour chacun et accessibles à tous. L'auteur en vient à dégager la conception générale suivante : «toutes les valeurs sociales ( . ) doivent être réparties également à moins qu'une répartition inégale ( . ) soit à l'avantage de chacun Quatre interprétations s'offrent alors à lui. [...]
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