Du Baptême a été rédigé dans le style fougueux et tranché, particulier a Tertullien, que l'on peut expliquer par sa volonté forte de se situer clairement à une période où la frontière entre hérésie et orthodoxie se dessinait.
C'est avant tout un traité polémique en réaction aux hérésies Gnostiques. Et en particulier à celle qui consistait à nier l'importance du rite du baptême, considéré comme inutile puisque l'Esprit seul est source de salut et de renouvellement pour l'homme chez les Gnostiques.
Mais c'est aussi un traité disciplinaire qui vise à convertir, et à conforter les catéchumènes dans leur foi ( ch. 20,5 "Vous donc, les bénis, vous que la grâce de Dieu attend, vous qui allez remonter du bain très saint de la naissance nouvelle…"), à instruire les chrétiens et à répondre à des questions théologiques précises, internes à l'Eglise.
Il est difficile de dégager une progression dans l'argumentation Du baptême, ce texte semble être la transcription d'une homélie, ou d'un cours. Une indication nous est cependant donnée sur un écrit grec ( ch. 15, 2 : "Du reste nous avons déjà traité de cela plus longuement dans un ouvrage en grec" ). Tertullien est en tous les cas un orateur avertis, il utilise des formules qui frappent l'imagination ( ch. 1,1 : " Vipères, aspics, basilics recherchent d'ordinaire les lieux arides et sans eau. Mais nous petits poissons…" ; ch. 8, 1 : " Si le génie humain peut faire venir sur l'eau un souffle d'air…pourquoi ne serais-t-il pas permis à Dieu de moduler sur son orgue ?"; ch.13, 2 : "le sceau du baptême fut ajouté, sorte de vêtement pour la foi, qui auparavant était nue…" ) Mais il se contredit et n'a pas de réel construction dans son discours.
[...] 13,2) Tertullien insiste sur l'unicité du baptême "une seule fois nous entrons dans la piscine baptismale " (ch. sur celle de l'Eglise et celle de Dieu " il n'y a dans les cieux qu'un seul Dieu et qu'une seule Eglise" (ch.15,1). Par cette volonté de communion, il écarte les hérésies, qui ne peuvent faire partie de la même Eglise. De plus, la crainte du danger de repêcher, amène une idée d'engagement, plus qu'une idée de grâce divine. Le baptême est un sceau que l'on doit préserver, et cela a des implications éthiques (ch. [...]
[...] Tertulien, Le Baptême 1. Le texte et son auteur Tertullien : Tertullien est né autour de 155, et a vécu à Carthage. Son père était un centurion de la cohorte proconsulaire. Païen de culture et de formation, il lit et parle le grec. Il semblerait qu'il a étudié le droit, et qu'il a été avocat à Rome. On ne connaît pas la date exacte de sa conversion, mais on la situe vers 193. Il devient probablement prêtre a Carthage, bien qu'il n'en fasse jamais lui-même mention. [...]
[...] De plus certains des membres éminents de l'Eglise rallient des courants hérétiques et un certain nombre de chrétiens apostasient. Dans Du baptême, probablement rédigé entre 198 et 200, Tertullien parle de la secte des Caïnites, et de sa prêtresse Quintillia. (Ch " la secte des Caïnites et sa doctrine en a séduit un grand nombre") Il s'agit d'une secte Gnostique, qui à cause de son enseignement très abstrait, n'a semble- t-il pas eu un succès durable. Le traité a été écrit en réaction à l'augmentation du nombre d'apostats au sein de l'Eglise de Carthage. [...]
[...] - Exemples de typologie : Les symboles utilisés dans Du baptême proviennent surtout des récits de la création et de l'exode ; et des récits prophétiques : " Le Seigneur a voulu retourner symboliquement contre lui-même la réprobation encourue naguère par Israël : Le peuple, après la traversée de la mer et l'entrée au désert, y fut durant quarante ans nourri des largesses divines. ( ) c'est pourquoi le Seigneur, après son baptême, se retira dans le désert. Là durant un jeune de quarante jours il montra que l'homme de Dieu ne vit pas de pain " (ch : " cette eau qui pour devenir buvable et douce est guérie de son amertume par le bois qu'y plonge Moïse. [...]
[...] On ne connaît pas la date de sa mort, elle est située après 220. Le contexte du traité sur le baptême : Carthage est à cette époque comme la seconde capitale de l'empire. Grâce à sa situation géographique, c'est un foyer culturel actif et cosmopolite. La fin du 2e siècle est une époque de persécutions, puisque Tertullien passera au travers de quatre d'entre elles. Mais c'est aussi une période de rupture avec le judaïsme, et de confrontation avec le paganisme et le syncrétisme philosophico-religieux. [...]
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