Antoine de Saint-Exupéry : un nom qui évoque un homme à multiple facettes, celles d'un écrivain, d'un pilote, d'un aventurier au meilleur sens du terme. L'aventure est ici celle de l'aviation. C'est surtout celle d'un homme dans ses limites, ses dépassements, ses valeurs.
Un homme ordinaire qui apparaît aussi comme hors du commun, un individu dont le parcours est marqué par le début du XXème siècle, ses inventions, ses guerres, ses doutes, et dont l'oeuvre semble pourtant intemporelle.
Le personnage est complexe, à l'image de l'époque. Terre des hommes est publié en 1939, une année d'incertitudes, même si Antoine de Saint-Exupéry s'est toujours inscrit dans l'action et l'engagement plutôt que dans le doute. Il a été journaliste au Viêt Nam, en Russie, en Espagne, alors en pleine guerre civile. Il a aussi été longtemps pilote. Ces expériences l'ont nourri, et par petites touches, en utilisant ses souvenirs, il présente un portrait de l'homme, quelques réflexions sur des valeurs qui lui sont essentielles (...)
[...] Antoine de Saint-Exupéry situe cette anecdote dans le désert, ce lieu si particulier qui façonne les hommes qui y vivent. L'histoire a pourtant une portée plus large, voire universelle, la dignité d'un homme pouvant être accessible à tous, à condition toutefois de la vouloir. Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'Homme Cette volonté est aussi réflexion, voire acceptation. Elle constitue une conscience, un esprit, une qualité intrinsèque de l'homme, la voie peut- être vers ce sens qu'il recherche et qui pourrait être source de bonheur, de plénitude : Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux Le terme de conscience est synonyme d'esprit selon Antoine de Saint- Exupéry. [...]
[...] Ce n'est pas toujours une machine très fiable alors, mais elle ouvre des perspectives nouvelles, offre de nouvelles possibilités, un parfum d'éternité peut- être, tout en rapprochant, paradoxalement peut-être, l'homme de la nature, le pilote devant savoir lire les signes du vent, de la nuit de la brume L'avion est une merveilleuse technique, qui ne garde toutefois son aura que si cette technique est utilisée comme un outil et non comme une fin en soi. La perception du vivant, la complicité avec toutes les créatures vivantes est une grande richesse pour Antoine de Saint-Exupéry qui nous en offre un aperçu le temps d'une escale, d'un bref arrêt dans une oasis. Le temps s'arrête pour que l'homme puisse se ressourcer avant d'affronter le désert. Le désert est un lieu, un jeu, une mystique, des hommes. [...]
[...] Antoine de Saint-Exupéry est un homme d'action. Et c'est aux commandes d'un avion qu'il disparaît le 31 juillet 1944. Terre des hommes : tentative de résumé Terre des hommes est construit en huit parties, de longueurs inégales, qui se suivent au grès des enchaînements d'idées. La ligne marque le début de ces souvenirs, de ces réflexions. Elle est à la fois le trajet suivi par les avions pour livrer le courrier et cette ligne de bus qui relie la ville, son ordinaire et ses employés de bureau à l'aérogare, un lieu où l'exception devient la règle, où l'aventure peut commencer. [...]
[...] Ce n'est pourtant qu'une dérive, incapable de résumer seule ce qui fait que l'homme est homme. Nous sommes solidaires, emportés par une même planète Antoine de Saint-Exupéry a vu la guerre, en a compris le caractère apocalyptique qu'il décrit de façon très explicite : une guerre, depuis qu'elle se traite avec l'avion et l'ypérite, n'est plus qu'une chirurgie sanglante. Chacun s'installe à l'abri d'un mur de ciment, chacun, faute de mieux, lance, nuit après nuit, des escadrilles qui torpillent l'autre dans ses entrailles, font sauter ses centres vitaux, paralysent sa production et ses échanges. [...]
[...] Cet homme est un simple meneur de troupeaux, enlevé à sa famille par d'autres hommes qui l'ont soumis en esclavage. Bark est le nom donné à tous les esclaves et cet homme, qui demande toujours au pilote de l'emmener, ne fait pas exception. Mais lui refuse cette condition qu'on lui impose et quand on lui demande son nom, il affirme être Mohammed auquel il ajoute son patronyme. Ce ne pourrait être qu'un geste dérisoire, mais il témoigne de beaucoup plus : un refus, une conscience, l'affirmation d'une humanité. [...]
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