Le temps de la sorcière est un roman policier écrit par Arni Thorarinsson. Auteur islandais, il a travaillé pour plusieurs grands journaux et a participé à des jurys de festivals de cinéma avant de se lancer dans l'écriture romancière. Le temps de la sorcière est son premier roman. Peu d'œuvres islandaises sont traduites en français. L'auteur rencontre un fort succès, il est encensé par la critique.
L'histoire a lieu en Islande, au Nord Ouest de l'Europe. Le lecteur découvre la région d'Akureyri à travers les yeux du narrateur, journaliste contraint de quitter la capitale pour développer l'antenne locale du quotidien dans cette ville peu animée. La nature réaliste du texte plonge le lecteur dans le quotidien des Islandais et accentue le paradoxe qui touche cette société entre mondialisation, drogue, corruption, racisme, xénophobie et sa croyance aux êtres surnaturels.
[...] Sa vision optimiste de la vie équilibre celle d'Einar. Joa se moque gentiment de lui pour l'amener à se décontracter : - Einar n'a pas envie de changer, observe Joa, il considère tout changement comme mauvais en soi. N'importe quoi ! Je réponds consterné [ ] L'intrigue s'articule autour de l'assassinat d'un jeune lycéen Skarphedinn. Il devait jouer le rôle principal de la pièce de théâtre Loftur le sorcier mise en scène par le lycée. De ce drame, se nouent tous les fils de l'intrigue. [...]
[...] Depuis quelque temps, j'ai l'impression d'un hors-la-loi, un fuyard bardé d'armes de destruction massive (p. 67). Einar a tendance à exagérer ce qui se rapporte à sa vie. Il pense beaucoup et ne cesse de retourner les choses dans tous les sens. Cet homme aime être seul pour pouvoir réfléchir sur le comportement des uns et des autres. Il est observateur et mène ses enquêtes discrètement. Il respecte ses interlocuteurs et s'ils ne souhaitent pas être mentionnés, Einar respecte leur choix et ne cite pas ses sources. [...]
[...] Puis, l'hiver, le soleil apparaît seulement pour quelques heures : La lumière du jour disparaissait dès le début de l'après-midi comme si on avait éteint une ampoule électrique et le village de bord de mer se blottissait sous la neige en redoutant que les montagnes ne viennent en déverser encore plus. (p.35). La présence des montagnes environnantes est souvent évoquée. Elles entourent la ville d'Akureyri. La géographie et l'état de nuit presque constant l'hiver semblent couper ce pays du reste du monde. Cette atmosphère semble être un des facteurs de tensions et de violence à Akureyri. Dans la nuit, les gens ont l'impression d'être protégés, d'être libres. Les jeunes, en particulier, ont tendance à être excessifs dans leur comportement. [...]
[...] A travers son roman, Arni Thorarinsson met en évidence la présence croissante de la drogue et du trafic de médicament en Islande. Les jeunes y ont facilement accès. Non seulement, ils se droguent, mais ils boivent beaucoup d'alcool. Ils deviennent agressifs et la crainte des habitants s'accentue : [ ] et nous qui sommes restés, nous ne puissions jamais avoir la paix, que nous ne puissions pas mettre le nez dehors le soir et encore moins le week-end sans avoir à subir les désordres, les manières de voyous, le harcèlement et les menaces, si ce n'est les violences que nous font subir les individus de toutes sortes, soûls comme des barriques ou complètement défoncés, qu'ils soient d'origine d'ici ou étrangers. [...]
[...] La persistance de ces croyances est alors évoquée dans le titre Le temps de la sorcière. Les créatures surnaturelles existent encore dans l'esprit des Islandais malgré que les temps changent. Finalement, elles seraient intemporelles. Elles permettraient d'établir un équilibre dans cette société qui semble déstabilisée et déroutée par son évolution. Le temps de la sorcière reprend les thèmes du travail et des affrontements sociaux. Réaliste autant que possible, cette fiction tend à dévoiler aux lecteurs la réalité de l'Islande du XXIe siècle. Le travail est différent. [...]
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