De « Parlons sans nous fâcher monsieur, je vous supplie » à « Soit, mais en ne disant mot, je n'en pense pas moins ».
Il s'agit à la fois d'un dialogue de théâtre habituel et d'une représentation dans laquelle les choix sont clairs. Le spectateur n'hésite pas et le ridicule d'Orgon doit se manifester avec beaucoup d'ampleur : on sait en effet que dans la pièce il faudra une multitude de pressions et finalement un épisode visible pour qu'il revienne à la raison. Il faut garder à l'esprit qu'Orgon doit pouvoir se transformer dans la pièce ; il doit être ridicule mais il faut éviter qu'il le soit à l'excès, pour que sa transformation reste toujours possible.
[...] D'une certaine façon, elle s'adresse aussi bien à Orgon qu'à Marianne. C'est à Marianne de comprendre qu'un mariage avec Tartuffe la rendrait malheureuse et l'inciterait à l'infidélité. Orgon pour sa part veut évidemment justifier sa décision mais il n'était pas préparé à la faire : il s'attendait à l'obéissance de sa fille, et voilà qu'il doit maintenant plaider pour obtenir son accord. Le spectateur assiste donc à la mise en difficulté d'Orgon et déjà il peut imaginer la mauvaise conscience possible d'Orgon. [...]
[...] Si l'on admet qu'Orgon est dans la comédie un personnage longtemps ridicule mais finalement sympathique (au bout de la pièce), on peut interpréter cette scène comme une illustration de la mauvaise conscience. [...]
[...] Ce 1er aspect de Tartuffe est réutilisé par Orgon dans un but presque jésuite. La formule qu'emploi Orgon est d'abord énigmatique, parlant de Tartuffe il dit avec le ciel, l'autre est le mieux du monde Le sans est assez clair : Tartuffe est un grand ami de Dieu. A prendre cette phrase au sérieux on a donc l'argument suivant : Marianne a tout intérêt à prendre Tartuffe comme mari, comme si la relation avec Dieu était de même ordre qu'une relation avec un puissant ou un roi. [...]
[...] Dorine manifeste bien l'ambiguïté de sa position dans ses discours. En effet, d'une part elle cherche des moyens de dire ce qu'elle pense donc des précautions je vous supplie un peu plus loin je n'en parle Monsieur que pour votre intérêt d'autre part le contenu de ses accusations est assez clair : Orgon va faire le malheur de sa fille et la conduire inévitablement à l'infidélité. Ce que Dorine cherche à imposer c'est un dialogue avec Orgon et c'est justement ce qu'Orgon refuse. [...]
[...] Le Tartuffe de Molière Acte II, scène 2 De Parlons sans nous fâcher monsieur, je vous supplie à Soit, mais en ne disant mot, je n'en pense pas moins Il s'agit à la fois d'un dialogue de théâtre habituel et d'une représentation dans laquelle les choix sont clairs. Le spectateur n'hésite pas et le ridicule d'Orgon doit se manifester avec beaucoup d'ampleur : on sait en effet que dans la pièce il faudra une multitude de pressions et finalement un épisode visible pour qu'il revienne à la raison. [...]
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