De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, Molière est né le 15 janvier 1622 à Paris. Il fait ses études sous l'influence des jésuites au collège de Clermont et, en 1640, il devient avocat. Cependant, en 1643, il choisit de devenir comédien contre l'avis de son père. La même année, il fonde donc avec sa maîtresse Madeleine Béjart une compagnie théâtrale appelée l'Illustre-Théâtre. Ouvert le 1er janvier 1644, celui-ci connaît d'abord un heureux succès mais, rapidement, Molière se retrouve endetté et, de ce fait, est emprisonné.
Molière libéré, la troupe part en province et voyage dans tout le royaume. C'est à cette époque que Molière écrit ses premières pièces, dont la plus importante et L'Étourdi ou les Contretemps (1655). Cependant, peu après il perd le soutien des nobles et la troupe rentre à Paris.
Là, il a la chance de pouvoir jouer devant Louis XIV et sa cour. En 1659, il remporte un premier triomphe en représentant Les Précieuses ridicules. De même, en 1622, l'Ecole des femmes a un succès retentissant malgré sa critique de la morale traditionnelle qui instaure alors un grand débat, repris par les ennemis jaloux de Molière.
Néanmoins, Molière connaît dès lors une période difficile car plusieurs de ces pièces, comme le Tartuffe (1664) ou Dom Juan (1665), ayant pour thèmes l'impiété et l'hypocrisie, sont interdites. Après une bataille de cinq ans, le Tartuffe, remanié, peut enfin être représenté sur scène grâce à Louis XIV qui soutient fortement Molière.
Malgré ces difficultés, les années 1660 furent exceptionnellement fertiles pour Molière, particulièrement grâce au succès de l'Avare (1668) et de celui des pièces musicales créées pour les divertissements de la cour (Amphitryon, 1668). Ainsi, de 1664 à 1671 le roi commande en tout à Molière quinze pièces de théâtre, et la troupe donne alors à la cour près de deux cents représentations dont celle du Bourgeois gentilhomme (1670).
Toutefois, en 1672, Molière perd le droit de représenter des œuvres musicales et chorégraphiques au profit du promoteur de l'opéra en France. En 1673, le Malade imaginaire est donc la dernière pièce de Molière contenant des scènes de ce genre. Elle est un triomphe, mais lors de sa quatrième représentation, le 17 février, Molière, qui interprétait le rôle principal, est victime d'un malaise cardiaque et meurt sans avoir pu recevoir les derniers sacrements. Il est inhumé et, finalement, en 1680, par ordre du roi, sa troupe est réunie avec sa concurrente de l'Hôtel de Bourgogne pour fonder la Comédie-Française.
Sujet :
Tartuffe, faux dévot, s'est acquis les faveurs d'Orgon qui lui a ouvert sa maison. Il régente alors insidieusement la vie de toute la famille et, tandis qu'il continue d'offrir à son hôte une image valorisante, les autres personnages font tout pour dévoiler son imposture.
[...] De même, lorsque sa femme est malade, il ne demande que des nouvelles de Tartuffe (acte scène 4). Obsédé par la dévotion que celui-ci fait semblant d'incarner, Orgon devient entêté et sot à tel point qu'il nie les évidences. De ce fait, il peut être cruel envers ses proches : il m'enseigne à n'avoir affection pour rien, de toutes amitiés il détache mon âme, et je verrai mourir frères, enfants, mère et femme, que je m'en soucierait autant que de cela 276 à 279). [...]
[...] Le comique Tartuffe, en tant que comédie, fait indéniablement sourire. Mais pourquoi donc ? Tout d'abord, l'un des éléments comiques les plus importants de la pièce est Dorine elle-même. En effet, celle-ci, malgré son rôle de suivante, devient presque un personnage primordial de la pièce de par sa faculté à faire rire les spectateurs. Par exemple, lorsqu'elle coupe systématiquement la parole à son maître ou encore lorsqu'elle échappe au soufflet dont il la menace (acte II, scène son culot est tel qu'on ne peut pas s'empêcher de l'apprécier. [...]
[...] Dorine Dorine est la suivante de. Elle semble tout à fait faire partie de la famille et ne paraît pas le moins du monde inférieure à ses maîtres. Par conséquent, étant très franche, elle n'hésite pas à utiliser son bon sens pour clouer sur place ses interlocuteurs par des répliques pleines de spontanéité : Ah ! vous êtes dévot, et vous vous emportez ! 552), Vous êtes donc bien tendre à la tentation [ ] mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte, et je vous verrai nu du haut jusques en bas que toute votre peau ne me tenterait pas 863 à 865). [...]
[...] Or à cette époque, le parti dévot, sous couvert de piété catholique, s'immisçait dans la vie politique du royaume. D'ailleurs, son influence s'exerçait à travers la compagnie du Saint-Sacrement, celle-là même qui avait amené l'interdiction du premier Tartuffe. Par conséquent, l'intervention royale qui dénoue de manière inattendue la pièce n'est pas un hasard. Le roi Louis XIV, père de ses sujets, était un monarque dit de droit divin il est donc logique que le Bien triomphe sur le Mal symboliquement grâce à lui. [...]
[...] Dorine propose alors un plan qui consisterait à faire agir Elmire que Tartuffe est susceptible d'écouter. En effet, Tartuffe avoue peu après à Elmire qu'il éprouve une certaine passion pour elle, passion que la jeune femme s'apprête à utiliser pour sauver. Fâcheusement, Damis a tout entendu et, offusqué par cet amour, va en prévenir son père. Evidemment, l'imposteur se disculpe devant Orgon qui chasse alors son fils tout en annonçant que Tartuffe sera son gendre dès ce soir et qu'il va lui faire la donation entière de ses biens. [...]
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