Au XVIIème siècle, se développe le mouvement classique, correspondant à la création d'un idéal, inspiré de l'art antique. A cet idéal, se développe alors l'image d'un idéal humain, dit "honnête homme", avant tout homme de cour, et partisan du prince plutôt que de l'Eglise, sans pour autant être considéré comme un courtisan. Il succède au modèle de l'humaniste, homme instruit, épris de gloire individuelle et de dépassement de soi-même. Il devait alors séduire les autres par son goût pour la mesure, conforme à la nature humaine et à l'idéal classique. Ainsi, selon le dictionnaire le Littré, "l'honnête homme est celui qui a toutes les qualités propres à se rendre agréable dans la société" (...)
[...] Quelques citations de l'époque : L'honnêteté n'est rien de moins que la quintessence de toutes les vertus . peu s'en faut que nous ne comprenions sous ce mot les plus belles qualités du cœur et de l'esprit Chevalier de Méré Conversations avec le maréchal de Clérambault Dictionnaire de l'Académie Française, première édition (1694) 2. Analyse de l'œuvre Molière, Tartuffe ou l'Imposteur I. Une œuvre censurée : La critique du clergé, un discours révolutionnaire Tartuffe, un faux dévot Un dévot est un individu particulièrement attaché aux principes religieux et manifestant un zèle prononcé dans leur pratique. [...]
[...] La critique du clergé, ici réalisée par Molière, fera partie des idées reprises, dans le siècle suivant, par les révolutionnaires, se levant contre de nombreux principes d'une société inégalitaire. Cléante, ainsi qu'Elmire, représentent des esprits forts sachant analyser de situations, précurseurs des idées des Lumières, comme le montre cette citation : Cléante : Ces gens (les dévots) qui, par une âme à l'intérêt soumise, Font de dévotion métier et marchandise Le clergé aux sources de la censure, entre morale et superstition La censure, garante d'un pouvoir tyrannique Au XVIIème siècle, le régime instauré par Louis XIV est particulièrement strict, et comprend donc de nombreuses organisations et institutions, telles que la censure, établies dans le but de maintenir ce type de régime. [...]
[...] Cependant, ces discours permettent, à Tartuffe, la plupart du temps, de parvenir à ses fins, en utilisant la crédulité et la piété de certains des membres de la famille, tels qu'Orgon ou Mme Pernelle. Ainsi, pour ne pas être démasqué, il va s'efforcer de maintenir une certaine éthique, tout en s'occupant d'exercer une grande influence sur l'esprit de ces-derniers, notamment lorsque Tartuffe se verra confié les papiers de la cassette d'Orgon. Cette double volonté se manifeste par exemple à la scène 6 de l'acte où Tartuffe s'accuse d'être un individu diabolique (maintien de l'éthique), tout en incitant Orgon à lui déclarer le contraire (manipulation) : Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable Un malheureux pécheur, tout plein d'iniquités La corruption d'un équilibre familiale Une critique du potentat paternel La société judéo-chrétienne, et notamment au XVIIème siècle, est une société patriarcale, où la figure paternelle occupe donc la place centrale dans la cellule familiale. [...]
[...] Ainsi, Tartuffe est l'incarnation d'un vice, ainsi que de caractéristiques humains. Il s'agit d'un archétype, d'un personnage type, dont la fonction a été inspirée à Molière par la Commedia Dell'Arte, où les personnages incarnaient des défauts, des qualités humaines, des caractères, tels que l'ingénue, ou bien le valet bon vivant (Arlequin), ainsi que les vieillards (Pantalon), et les soldats (le Capitan). Par ailleurs, les censures successives de la pièce, on eut un rôle très important dans la popularisation de l'œuvre. [...]
[...] Les efforts de Molière furent cependant inutiles. Le parti dévot, se sentant une nouvelle fois visé, fit mettre la pièce à l'Index, et l'œuvre, fut une nouvelle fois censurée. Molière, dans son second placet au Roi indiquera d'ailleurs : En vain, je l'ai produite sous le titre de l'Imposteur, et déguisé le personnage sous l'ajustement d'un homme du monde Molière n'abandonna néanmoins pas son œuvre, et, en 1669, il fait représenter son ultime version, sous le nom de Tartuffe, ou L'Imposteur, en reprenant ainsi le nom de son premier personnage crée, et le qualificatif qu'il avait adopté dans la deuxième version, tout en gardant la même idée de substitutions des termes, avec la conjonction de coordination ou et l'incarnation du vice dans le personnage avec la majuscule au terme qualificatif. [...]
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