Le vieillissement du corps professoral est effectif : pour le second degré, on estime à 145 000 le nombre de départs à la retraite entre 2005 et 2011. Vingt ans après un premier diagnostic sur l'état de l'école – Tant qu'il y aura des profs – force est de constater que les conditions d'enseignement comme les établissements se sont améliorés. Ainsi, les lycéens des sections professionnelles travaillent désormais sur des machines récentes et sont davantage encadrés. En revanche dans les établissements en ZEP ou dits « sensibles » se poursuit un paradoxe pédagogique : dès qu'un jeune enseignant s'est formé à la pédagogie du « terrain », il part enseigner ailleurs. Quant aux élèves, ils semblent posséder des savoirs moins généralistes qu'avant, plus spécialisés en tout.
[...] Le grand show magistral s'assimile à une solution de facilité qui confond tranquillité des élèves avec apprentissages. Ainsi voit-on régulièrement s'affronter les pro et les anti pédagogues. Quant aux jeunes enseignants qui réussissent dans le métier, ils font de l'enseignement un choix véritable, ne sont pas passionnés exclusivement par leur matière, mais sont capables d'envisager le point de vue de l'élève et de le considérer dans sa totalité. Le secret d'une équipe éducative, c'est la rencontre d'un leadership fort et d'une adhésion des personnels. [...]
[...] Tant qu'il y aura des élèves de Hervé Hamon (SEUIL, 2004) Tant qu'il y aura des élèves Chapitre 1 : Retrouvailles Le vieillissement du corps professoral est effectif : pour le second degré, on estime à le nombre de départs à la retraite entre 2005 et 2011. Vingt ans après un premier diagnostic sur l'état de l'école Tant qu'il y aura des profs force est de constater que les conditions d'enseignement comme les établissements se sont améliorés. Ainsi, les lycéens des sections professionnelles travaillent désormais sur des machines récentes et sont davantage encadrés. [...]
[...] En fait, les chefs d'établissements sont également confrontés à la solitude et ne sont épaulés par personne pour assumer des charges colossales de travail. Chaque membre de l'Éducation Nationale se sent à la fois victime et coupable d'une imposture vis-à-vis du réel. Chapitre 5 : Marge de manœuvre Il est difficile d'assister à tous les cours avec la même assiduité et avec un sentiment de continuité qui n'est pas permis par la fragmentation des emplois du temps. Dès lors, la métaphore théâtrale qui assimile le cours à une performance scénique néglige l'élève et son apprentissage. [...]
[...] Les réformes se succèdent, les élèves changent, mais la majorité des enseignants continuent d'appliquer les mêmes méthodes et de se conformer aux programmes disciplinaires. Le jacobinisme français ne permet pas aux rectorats de posséder leur identité propre : le pilotage national, peu efficace et peu lisible, donne aux enseignants l'occasion de se plaindre contre un ennemi invisible qui endosse la responsabilité de tous les échecs. Cependant, une réforme radicale est possible, comme le montre l'évolution des collèges difficiles et des lycées professionnels. [...]
[...] C'est à ce prix que le collège unique sera vraiment démocratique. Les établissements scolaires français sont pensés par des maîtres pour des maîtres et l'on demande à tous les élèves de s'adapter à cette organisation d'un autre âge. Au lieu de juxtaposer les savoirs disciplinaires, il faudrait mettre en commun les apprentissages essentiels en fonction d'un temps donné et prendre en compte le rythme de travail des élèves. L'école, si elle veut se réformer, doit faire sauter trois verrous : celui du travail en équipe, celui de l'obligation de service et celui de l'évaluation. [...]
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