Par delà le sadisme et l'érotisme, le Marquis de Sade érige une nouvelle morale, fondement de toute sa philosophie. En effet, chacune de ses œuvres contient de nombreux dialogues philosophiques et politiques, dans lesquels il nous présente son idée et sa vision de l'homme. Grâce à ses principes, Sade met en avant des réalités, qui aussi explosives ou atroces qu'elles nous paraissent, n'en sont pas moins les nôtres
[...] En effet, héritier des Lumières, Sade en a poussé jusqu'au bout les principes, inversant les valeurs de la société en faisant l'apologie de l'athéisme, du refus des contraintes morales et de la réhabilitation des passions, mettant sur pied une nouvelle philosophie. II-La philosophie du Marquis de Sade : la subversion des valeurs du Siècle des Lumières Les œuvres du Marquis témoignent de cette volonté de faire passer des messages et d'élaborer de nouveaux principes, principes qui peuvent choquer et inspirer un certain dégoût voire une montée de l'horreur. Néanmoins, tous les principes de Sade prennent le contrepied des valeurs de ce siècle. De quelle manière Le marquis envisage t-il donc ces valeurs ? [...]
[...] Les œuvres du Marquis témoignent non seulement de son athéisme mais elles participent également de cette volonté de construire une nouvelle société, ce qui est caractéristique du Siècle des Lumières. Le Marquis de Sade nous présente une société libertine qui relève néanmoins d'une certaine vision utopique. Quelles en sont par conséquent les caractéristiques ? Tout comme les autres sociétés élaborées et rêvées par les autres penseurs du XVIIIème siècle, la société libertine est régie par des règles précises, elle obéit à des codes qui lui sont propres. [...]
[...] En effet, la première caractéristique dont Sade dote ses libertins est d'être athée. Les débauchés sont principalement des moines, des prêtres, des prieurs des Bénédictins, ce qui paraît assez contradictoire et en même temps comique, puisque ces moines passent pour des gens tout à fait corrects : ainsi sont ils appelés les saints hommes, des hommes doux, serviables et pleins de zèle et de piété . or, leur comportement est en réalité tout autre : Par exemple, dans Justine ou les infortunes de la vertu, l'héroïne se fait violer par quatre moines : et où donc, me répondit le moine en ouvrant une des portes du cloître donnant dans la sacristie. [...]
[...] Sade pousse donc son imagination à l'extrême et prend plaisir à mettre en scène, à arranger des tableaux, des postures. Tel apparaît le libertinage : un fait de langage. En effet, c'est le vertueux Robespierre qui tue : bourreau imaginaire de mille jeunes femmes, ce n'est pas Sade à la belle voix comme le fait remarquer Maurice Heine. Ainsi, cette société libertine, organisée, n'est en définitive que le fruit de l'imagination de Sade, d'un Sade qui met en parole toute la cruauté possible du monde, qui va puiser dans les profondeurs de son imagination les pires tortures. [...]
[...] Français, je vous le répète, l'Europe attend de vous d'être à la fois délivrée du sceptre et de l'encensoir. l'athéisme est à présent le seul système de tous les gens qui savent raisonner. Sade en appelle à la révolte, la religion n'étant qu'une chimère. Nous pouvons conclure de cette manière : Sade contre Dieu, c'est Sade contre la monarchie absolue, Sade contre Robespierre, Sade contre Napoléon, c'est Sade contre tout ce qui constitue une entrave à la liberté native de l'homme. [...]
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