Stendhal, "La Chartreuse de Parme" - publié le 26/01/2010

Résumé du document

Dans l'oeuvre de Stendhal, on se plaît souvent à distinguer La Chartreuse de Parme des autres romans. Ainsi, Maurice Bardèche fait de La Chartreuse de Parme un miracle, un événement qui ne s'est produit qu'une seule fois dans la carrière du romancier. Gilbert
Durand lui aussi, dans Le Décor mythique de La Chartreuse de Parme fait de ce roman le couronnement de l'oeuvre de Stendhal.

Et, en effet, comment nier que le dernier grand roman de Stendhal soit un des sommets de l'art de l'auteur, et même de la littérature en général ? Stendhal l'écrit d'une traite pendant les derniers mois de 1838 : il rédige, dicte, corrige, enfermé dans son appartement du 8 rue Caumartin, ne laissant entrer personne chez lui afin de n'être pas distrait (...)

Extraits

[...] Analyse approfondie du style et de la structure du livre La Chartreuse de Parme de Stendhal 1. Un roman du sublime 2. Nature et élévation 3. Les personnages 4. La quête de soi 1. Un roman du sublime Dans l'oeuvre de Stendhal, on se plaît souvent à distinguer La Chartreuse de Parme des autres romans. Ainsi, Maurice Bardèche fait de La Chartreuse de Parme un miracle, un événement qui ne s'est produit qu'une seule fois dans la carrière du romancier. [...]

[...] C'est ainsi que Stendhal avouait à Balzac, dans un projet de réponse à son article, qu'il avait créé la Cour de Parme sur le modèle de celle du roi de France Charles X. De même, Stendhal, grand lecteur de Saint-Simon, s'inspire à maintes reprises des mémoires du duc pour composer son roman. Et cependant, de cette Italie, de cette Parme, de ce coeur italien que le romancier évoquent à son lecteur, tout se tient ; c'est que, dans La Chartreuse de Parme, l'imagination est plus forte que la réalité. [...]

[...] et les deux personnages à l'âme ardente tombent dans les bras l'un de l'autre. Ferrante (qui, notons-le au passage, porte la même initiale que Fabrice, rapprochement encore suggéré par la duchesse) est d'autre part un grand poète qui fait, selon la duchesse, des sonnets ég[aux] ou supérieur[s] à tout ce qu'on fait de plus beau depuis deux siècles (p. 363), ou encore et plus simplement des sonnet[s] sublime[s] (p. 393) et, en cela, il accède au sublime le plus élevé, celui de la création. [...]

[...] Si la véritable sagesse est d'être heureux dans la vie, c'est seulement à ce prix que nos personnages principaux pourront connaître le bonheur. À l'appui de cette affirmation, on doit noter le rôle important que jouent les oiseaux dans La Chartreuse de Parme. Fabrice, comme Julien avant lui dans Le Rouge et le Noir, voit passer au-dessus de lui un aigle, auquel il ne manque pas de s'identifier ; cet aigle en effet, c'est Napoléon, mais c'est aussi Fabrice qui décide alors immédiatement de traverser la Suisse avec la rapidité de l'aigle (p. [...]

[...] Un objet sublime va entraîner une réaction forte de l'homme qui le contemple, une réaction où se mêlent l'admiration et la crainte, ainsi qu'une exaltation teintée d'incompréhension. L'eau dans La Chartreuse de Parme Une fois qu'on a ainsi défini le sublime, il s'agit d'étudier comment La Chartreuse nous présente un sublime de la nature. Chez Stendhal abondent les lieux du sublime, sortes de passages obligés où l'âme se plonge dans une satisfaction émouvante. Le premier de ces lieux du sublime sans conteste le plus évident est l'eau. [...]