La Chartreuse de Parme s'ouvre sur l'entrée des armées de Bonaparte à Milan en 1796. A la suite du héros, Fabrice Del Dongo, il va nous faire découvrir l'éblouissante lumière de la vie italienne du début du siècle (pays qui exerçait une véritable fascination sur l'auteur).
Le roman, riche en péripéties romanesques se présente comme un roman de formation. Ainsi dans l'itinéraire de Fabrice (dont nous partageons la vision naïve) et qui ressemble sur certains points à une quête, les lieux et les êtres prennent une valeur symbolique.
Stendhal instaure un pacte de lecture avec son lecteur qui perçoit les indices implicites de sa présence subjective ainsi que ses intrusions directes.
En choisissant la période troublée de la défaite de Napoléon, il reste fidèle à son intérêt pour le personnage historique (déjà présent dans Le rouge et le noir). Il poursuit également son analyse des processus amoureux (comme dans son ouvrage intitulé De l'amour).
La plupart du temps le lecteur ne perçoit la réalité que par la vision souvent réductrice (puisque subjective) du protagoniste principal de l'action, comme s'il était installé derrière ses yeux, dans sa conscience (c'est le point de vue interne).
A ceci s'ajoute le procédé du monologue intérieur qui permet de partager les pensées, les réflexions des personnages (et permet une forme d'introspection).
Comme l'a annoncé l'abbé Blanés, Fabrice commet un meurtre et est immédiatement emprisonné. Mais la prison, lieu de malheur par excellence, devient pour lui, paradoxalement un lieu de bonheur.
La présence de Clélia Conti, la fille du gouverneur nourrit ses rêves, ce qui permet à Stendhal de souligner un processus qu'il a minutieusement étudié dans son ouvrage De L'Amour : celui de la cristallisation amoureuse.
Comment Fabrice parvient-il à sublimer le lieu où il se trouve ?
Nous verrons en quoi cette prison heureuse paradoxale repose sur les rêves, la personnalité du personnage et en particulier sur son amour pour Clélia.
[...] Stendhal, La chartreuse de Parme, extrait : Les douceurs de la prison Introduction : La Chartreuse de Parme s'ouvre sur l'entrée des armées de Bonaparte à Milan en 1796. A la suite du héros, Fabrice Del Dongo, il va nous faire découvrir l'éblouissante lumière de la vie italienne du début du siècle (pays qui exerçait une véritable fascination sur l'auteur). Le roman, riche en péripéties romanesques se présente comme un roman de formation. Ainsi dans l'itinéraire de Fabrice (dont nous partageons la vision naïve) et qui ressemble sur certains points à une quête, les lieux et les êtres prennent une valeur symbolique. [...]
[...] Ainsi, c'est l'attrait de la nouveauté qui expliquerait cette étrange distraction. En fait, notre personnage s'oublie face à la beauté du paysage et se laisse aller, comme de coutume, à sa rêverie en se plongeant dans ses pensées : en interrompant tout à coup le cours de ses pensées les rêveries de Fabrice furent interrompues Ses pensées et ses rêveries convergent vers le même point, la même personne pour être exacte : Clélia Conti. II- Clélia, la naissance d'un amour : Une femme idéalisée : Clélia est au centre des pensées de Fabrice et nourrit ses rêves. [...]
[...] D'ailleurs, il s'interroge et remet ainsi en question la notion de héros : Serais-je un de ces grands courages l Cette naïveté et cette légèreté que lui-même ne saurait expliquer : cette bonne humeur indépendante de ma volonté et peu raisonnable sont également soulignées par le narrateur qui porte un regard ironique et amusé sur le personnage : Ce fut en discutant cette grande question que le prisonnier trouva le sommeil A nouveau Fabrice apparaît comme en décalage par rapport à la situation dans laquelle il se trouve. Il s'avère que pour Fabrice la prison devient un lieu sublimé. b Un rêve d'évasion et de bonheur. Ce rêve d'évasion est matérialisé par les notions d'immensité et d'élévation étroitement liées au lieu dans lequel il se trouve. [...]
[...] Cette attention portée à Clélia participe donc également à le distraire de sa condition. C'est ainsi que sa pensée et en particulier son imagination s'active. On le remarque notamment aux nombreuses modalités de la phrase : en particulier les multiples interrogations et exclamations qui traduisent son état d'âme. En effet, il est troublé et place Clélia au centre de ses préoccupations non seulement présentes mais aussi passées et futures. Attente et espoir : Clélia symbolise l'espoir, tout ce qui la représente faisant de même : ce qui est le cas des oiseaux. [...]
[...] L'évocation de leur première rencontre est associée au lac de Côme, source de joie pour le personnage : je me souviens fort bien de notre rencontre près de Côme On remarque que dès ces premiers instants il a mis des espoirs en elle : L'aura-t-elle oublié ? C'est avec son image qu'il nourrit sa rêverie : elle m'a salué hier soir Elle est alors l'objet de toutes sortes de projections. Ceci se traduit par l'emploi répété du futur : rougira-t-elle ? Verrai-je Clélia associé à l'expression de l'attente. Cette attente est placée sous le signe de l'incertitude, comme en attestent les nombreuses interrogations. [...]
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