Un commentaire complet d'un passage révélateur du fameux roman de Stendhal, La Chartreuse de Parme : méthodique et complet, ce document se fonde sur des citations précises du texte original pour proposer une étude approfondie des ambivalences novatrices que présente le roman de Stendhal :
- ambivalence du personnage principal, en quête d'héroïsme et en même temps impropre à l'action ;
- ambivalence de l'action au sein du roman, où l'illusion dramatique en tant que spécificité romanesque devient illusion au sens propre puisque rien ne se passe vraiment ou tout est voué à l'échec ;
- et ambivalence de l'écriture de l'auteur qui fait coexister fiction romanesque et réalisme historique, et crée une relation spéciale avec son personnage en jouant avec la focalisation interne et la distance ironique.
Pour une compréhension efficace des techniques d'écritures romanesques et une approche suggestive du roman stendhalien.
[...] Ils s'y perdirent un moment, errant de côté et d'autre. De même dans ce passage Fabrice n'a pas de but ni de direction déterminés, il avance au hasard. II. Réalisme et romanesque : une combinaison des genres Voir les conceptions de Stendhal romancier : Un roman doit être un miroir première préface à Lucien Leuwen ; Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route in Le Rouge et le Noir L'action : importance dramatique de l'Histoire dans la fiction Stendhal met en place un réalisme inédit dans la reconstitution romanesque de cette bataille et de son issue, qui est un épisode authentique de l'histoire de la France : défaite de Waterloo, mention des Prussiens des Cosaques mise en déroute de l'armée française et fuite des soldats dans les campagnes constituent l'intégration et la mise en scène d'un contexte historique mis ici au premier plan de l'action et non en simple arrière-fond. [...]
[...] dit le caporal en s'interrompant, il ne sait pas même charger son arme! . Et fier, susceptible et narcissique d'autre part : Ex. : Fabrice fut très fier de ce petit discours ; Moi qui aime tant l'Empereur et les Français! Et c'est par cette insulte que je suis le plus vexé. Sa médiocrité, sa maladresse parallèles à son désir de participer à l'action et à l'aventure font de ce héros un personnage frais et comique : Fabrice apparaît comme un personnage burlesque dont les autres personnages se rient facilement. Ex. [...]
[...] Mais ce passage dénote surtout les talents d'écriture du romancier, qui joue ironiquement avec les notions d'action et d'héroïsme, et remet par la même en question les conventions classiques du roman, en nous présentant un personnage principal inapte à l'action véritable, dans une action globale marquée par la défaite la plus cuisante et ridicule. Avec une certaine forme de réalisme romanesque précurseur, cet aspect de dérision dramatique et la dimension d'ironie narrative qui l'accompagne sont un des enjeux clés de ce passage. I. Un héros en mal d'héroïsme 1. [...]
[...] ; Veux-tu bien te taire, blanc-bec! ; etc Les caractéristiques d'un roman d'aventures malgré tout A côté du souci d'un réalisme socio- historique assez novateur, ce passage reste représentatif du genre romanesque, notamment par le biais d'un style narratif assez rebondissant et léger et l'usage avec le souci de rythmes variés dans l'action (par ex, certaine lenteur pendant l'errance des soldats dans la campagne, puis soudaine débâcle à l'annonce des Cosaques : précipitation du rythme, des dialogues et de l'action, puis retombée avec la solitude de Fabrice qui se retrouve seul et quelque peu désoeuvré, puis semblant de rebondissement avec l'appropriation par Fabrice du cheval du soldat ) Nous sommes ici dans un passage qui présente plusieurs caractéristiques du roman d'aventures, notamment avec la focalisation sur un héros en quête d'action et de mise à l'épreuve, qui rencontre par ailleurs des obstacles, et la présence de personnages secondaires rapidement esquissés, assez typiques, qui vont aider le héros dans sa quête. [...]
[...] C'est moi qui ai chargé le coup qui a descendu le Prussien. - De plus, il montre son argent à tout le monde, ajouta la cantinière; il sera volé de tout dès qu'il ne sera plus avec nous. ; - Tu t'es senti saisir par les pieds, on t'a fait passer doucement par-dessus la queue de ton cheval, et l'on t'a assis par terre! "Pourquoi répéter si souvent, se disait Fabrice, ce que nous connaissons tous trois parfaitement bien Il ne savait pas encore que c'est ainsi qu'en France les gens du peuple vont à la recherche des idées. [...]
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