Le Spectre fiancé, traduction approximative de Der unheimliche Gast, signifiant Le Sinistre visiteur ou L'étrange visiteur, est une nouvelle écrite en 1818 par E.T.A Hoffmann. Cette longue nouvelle, ponctuée de nombreux rebondissements, peut être résumée en quelques phrases. Tous les vendredis, un cercle mondain d'amis se réunit chez la femme du colonel Grenville, mère de la belle Angélique, qui a éveillé une passion silencieuse chez le major Maurice de Rheinberg. L'on se raconte, au coin du feu, des histoires terrifiantes, favorisées par l'orage qui gronde au dehors. L'avocat Dagobert soutient que le monde surnaturel existe bel et bien et son ami Maurice de raconter une histoire d'amour malheureuse, fantastique. Il est coupé dans son récit par l'arrivée d'un étranger terrifiant, le comte Aldini, que le colonel tient en estime. On découvre qu'un amour violent pour Angélique l'a pris, après qu'il a vu son portrait. Quelques temps plus tard, le colonel révèle les raisons de la venue de son ami en Allemagne et cette nouvelle provoque une émotion sans pareille chez sa fille. Elle s'est, en effet, souvenu d'un rêve oppressant dans lequel l'homme n'était autre que le principe négatif, qui tentait de s'opposer à son amour avec Maurice. Cette élucubration surnaturelle semble se vérifier quand une guerre se déclare brusquement, séparant les deux amants. Maurice est tenu pour mort et Angélique, faisant volte-face, est à présent éprise du comte. Le jour de leurs noces, cependant, on trouve le comte frappé d'apoplexie. Angélique, évanouie, rêve à nouveau du songe de ses quatorze ans, marqué par les yeux terrifiants du comte, mais ils n'ont à présent plus aucun pouvoir sur elle (...)
[...] On comprend, alors, pourquoi Angélique s'est si promptement laissé charmer par le comte. A la page 321, elle dit être une enfant qui accorde donc un certain crédit à ces histoires fatales 320), à ces récits qui vous font frissonner de tous les membres 321). Remarquons d'ailleurs que ces croyances, ces superstitions, même, n'ont pas la rigueur de l'hypothèse magnétique. Les convives, lors de la réception qui ouvre la nouvelle, évoquent tour à tour des démons 324), de tristes contes de revenants 321), des histoires fatales 320), des apparitions 325). [...]
[...] Un autre écho, de chair cette fois, avec la figure du comte, compris comme parasite. Possible spectre, comme le texte veut le suggérer au lecteur, pour mieux le tromper, il est avant tout l'expression figurée d'un trouble émotionnel chez Angélique. Ce sont d'ailleurs les figures féminines, construites avec un miroir déformant, celui de la folie, que nous viendrons étudier dans un dernier point. Le recours à une maladie qui viendrait amoindrir Marguerite se veut justement réponse négative à la gradation sonore mise à jour en un premier point. [...]
[...] Ce n'est bien sûr pas anodin, puisque que c'est le regard d'Aldini, comme puissance, qui provoque certains de ces événements. L'idée de théâtralité est rendue d'autant plus forte que les retrouvailles avec Bogislav, par exemple, tiennent d'un heureux hasard : qui aurait dit que le major, prisonnier à son insu, serait retrouvé par cet ami russe, celui là-même qui était lié au comte par sa funeste histoire d'amour, que nous trouvions déroulée en début de nouvelle, dans la bouche de Maurice ? [...]
[...] Tous les vendredis, un cercle mondain d'amis se réunit chez la femme du colonel Grenville, mère de la belle Angélique, qui a éveillé une passion silencieuse chez le major Maurice de Rheinberg. L'on se raconte, au coin du feu, des histoires terrifiantes, favorisées par l'orage qui gronde au dehors. L'avocat Dagobert soutient que le monde surnaturel existe bel et bien et son ami Maurice de raconter une histoire d'amour malheureuse, fantastique. Il est coupé dans son récit par l'arrivée d'un étranger terrifiant, le comte Aldini, que le colonel tient en estime. On découvre qu'un amour violent pour Angélique l'a pris, après qu'il a vu son portrait. [...]
[...] Si l'amour qui étreint soudain Angélique pour l'étranger est étonnant, on peut cependant remarquer qu'Aldini cherche à se substituer à la figure paternelle, qui s'oppose, d'abord, à l'union de Maurice et Angélique Qu'avez-vous de commun avec ma fille ? p 332), en puisant à la fois dans son verbe incantatoire et une gestuelle précise. Dans le rêve, Angélique tomb{e} sur le gazon, au pied de l'arbre alors qu'elle tomb{e} sur le parquet quand son père la repousse violemment, devant les suppliques de sa fille. [...]
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