Gaston Compère est l'un des auteurs contemporains phares de la littérature belge. Il
jongle entre essais, romans, poésies, nouvelles, théâtre et compositions. Chacun de ses
livres est une architecture, une composition, une référence musicale, le plus souvent à Jean
Sébastien Bach. Au cours de notre roman il rédige une étrange autobiographie posthume du
personnage historique de Charles le Téméraire qui aura inspiré de nombreux auteurs
francophones comme le suisse Paul Brudy (Le Hardy chez les Vaudois) et les belges Edmond
Picard (La joyeuse entrée de Charles le Téméraire à Bruges) Georges Sion (Charles le
Téméraire) et Kalinsky (Charles le Téméraire ou l'autopsie d'un prince). L'auteur fusionne
ainsi Histoire et imaginaire Fidèle à une caractéristique dont font preuve de nombreux auteurs
belges, comme on l'a vu par exemple avec Paul Willems, il frôle sans cesse le surnaturel et le
fantastique. La temporalité et la narration sont troublées, saccadées d'émotions noires mais
trouvent finalement un rythme cohérent. La focalisation est à la fois externe et interne entre le
corps et l'esprit narrateur qui voit son propre corps mais en même temps ressent
rétrospectivement les sensations Cette œuvre serait « démoralisante » dans le sens de
dénonciation des morales mystifiantes.
Comment l'individu et ses états d'âmes parviennent-ils à ici à se détacher de l'histoire
collective objective et froide ?
Dans une étude de cette œuvre nous étudierons successivement l'Histoire, puis la quête
d'identité dans une dimension philosophique et artistique, le rejet des autres de la masse, la
mort, le tragique, la temporalité et enfin la musique.
[...] Cela donne une impression tourbillonnaire au temps. Au chapitre 9 les bonnes villes Charles est au fait du transfert de ses cendres de Nancy à Bruges sur l'ordre de Charles Le Quint. De plus il déprécie le tombeau que fait édifier pour lui Philippe 2 (un siècle après Nancy) : je ne ma retrouve guère dans les traits du gisant. Mais quoi ? Ne faut-il pas reconnaître à l'artiste sa vision ? . Le temps est à la fois pris comme une entité autonome, un lieu à part entière : page 32 «Mais le temps, mon temps se trouvait mystérieusement corrompu. [...]
[...] "Je soussigné Charles le Téméraire" de Gaston Compère Mon histoire m'a été imposée, j'ai toujours rêvé d'une autre Introduction Gaston Compère est l'un des auteurs contemporains phares de la littérature belge. Il jongle entre essais, romans, poésies, nouvelles, théâtre et compositions. Chacun de ses livres est une architecture, une composition, une référence musicale, le plus souvent à Jean Sébastien Bach. Au cours de notre roman il rédige une étrange autobiographie posthume du personnage historique de Charles le Téméraire qui aura inspiré de nombreux auteurs francophones comme le suisse Paul Brudy (Le Hardy chez les Vaudois) et les belges Edmond Picard (La joyeuse entrée de Charles le Téméraire à Bruges) Georges Sion (Charles le Téméraire) et Kalinsky (Charles le Téméraire ou l'autopsie d'un prince). [...]
[...] Au sein de cette œuvre, la musique est vue comme seule réalité : La musique est, et, étant, nie tout ce qui n'est pas elle ou se convertit en elle. C'est un langage à part entière. Son importance est aussi visible page 47 : C'était peut-être le moment de la musique La musique me dévoilait toujours un abîme et, en même temps, calmait l'angoisse qui m'en venait. Elle m'ouvrait à moi-même et me réconciliait avec moi. Il n'y eut qu'elle et peut-être Isabelle, ma femme pour réussir ce miracle profond. La musique est donc une catharsis, un remède. [...]
[...] Elle est d'ailleurs le symptôme de tout un pays, la Belgique . Il est évident que l'intérêt des auteurs belges pour ce personnage vient du fait qu'ils savent ce que signifie vivre dans un pays de l'entre deux entre culture française et ses propres spécificités culturelles. Cette question appartient aussi à une démarche à la fois philosophique et artistique dans la recherche du Moi En effet, Charles est pour moi un artiste raté et ne possède pas du tout l'esprit du conquérant guerrier, d'où ce mal-être, ce sentiment de solitude et de désespoir. [...]
[...] Pour moi, cette découverte ne s'est manifestée qu'à la page 44 dans ma lecture. Cela crée un effet de surprise et déculpe l'intérêt de la trame. Cette mort du narrateur sera ainsi revécue à plusieurs reprises Ce qui traduit bien une certaine folie ainsi que l'obsession du néant. La mort est introduite dès la première phrase : Que les vieux morts sont à plaindre! Page 72 on parle de goût de l'abîme de fascination du gouffre Charles manifeste ainsi ce goût pour la noirceur dans une attitude volontairement pessimiste. [...]
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