Fiche de lecture critique :
Dans sa Préface de L'ère du soupçon, Nathalie Sarraute écrit :
« Mon premier livre contenait en germe tout ce que, dans mes
ouvrages suivants, je n'ai cessé de développer. Les Tropismes ont
continué d'être la substance vivante de tous mes livres. »
[...] En partant de l'analyse des grands précurseurs du roman moderne et de leurs oeuvres, l'auteur examine la contribution de ces auteurs au renouvellement du roman contemporain. Sarraute expose alors ses propres conceptions qui ont exercé une profonde influence sur les jeunes auteurs de son époque. Elle travaille sur les mots et discute les conventions d'une littérature traditionnellement romanesque, qui se fonde sur une histoire et sur des personnages tels que ceux créés par Balzac dans le cycle romanesque de La Comédie Humaine. [...]
[...] Les Tropismes ont continué d'être la substance vivante de tous mes livres. » Auteur : Nathalie SARRAUTE Titre : L'ère du soupçon Edition : Nathalie SARRAUTE, L'ère du soupçon, Essais sur le roman, collection folio essais, Gallimard pages Méthode employée, courant critique, postulat idéologique : Nathalie Sarraute publie en 1956, avec L'ère du soupçon, un ensemble de quatre articles contre le roman traditionnel, articles publiés par l'auteur entre 1947 et 1956 aux éditions Gallimard. Ayant étudié l'anglais, l'histoire de l'art, puis la sociologie et le droit, avocate puis radiée du barreau lors de la seconde guerre mondiale, à la suite des lois anti-juives, Sarraute reste surtout une figure du « nouveau roman. [...]
[...] Le titre est inspiré d'une œuvre de Zeuxis, peintre grec du IVème siècle avant Jésus-Christ. Un Enfant aux raisins représente une grappe de raisins peinte de façon tellement réaliste que, selon la légende, les oiseaux venaient y picorer. Sarraute pratique la comparaison avec les romans « traditionnels », qui appliquent des méthodes faciles et grossières pour séduire le lecteur, mais la « réalité » que ces romans prétendent restituer est digne des « poupées de cire du musée Grévin. » Concepts et notions clés : Thèmes : la mort du personnage, la disparition de l'intrigue et le développement de nouvelles formes d'écriture ; Type d'auditoire : des spécialistes, des lecteurs des revues savantes, des amateurs de la presse ; Style personnel de l'écrivain : l'introspection de Nathalie Sarraute. [...]
[...] » Observations personnelles : Nathalie Sarraute a créé son propre manifeste du roman. Elle y décrit sa position personnelle, refuse le roman traditionnel et son réalisme tel qu'au XIXème siècle. Elle souhaite une évolution et l'exigence d'un renouveau ; elle propose des solutions. Au-delà d'une simple critique académique, son travail reste singulier et novateur, et s'inscrit comme le précurseur du mouvement du « nouveau roman », bien avant l'œuvre de Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, qui ne paraîtra qu'en 1963. [...]
[...] Plan de l'ouvrage et résumé : Le sous-titre de l'essai est Essais sur le roman. Ce manifeste s'oppose aux conventions traditionnelles du roman, entre autres le refus de la description, celui de l'analyse psychologique . L'auteur s'explique sur sa tentative d'étude des « mouvements de la conscience » comme dans Tropismes. Ce texte comporte quatre chapitres : De Doistoïevski à Kafka (1947), L'ère du soupçon (1950), Conversation et sous-conversation (1956), Ce que voient les oiseaux (1956). De Doistoïevski à Kafka : publié en octobre 1947 dans la revue de Jean-Paul Sartre, Les Temps Modernes. [...]
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