Lecture analytique, Le soleil des indépendances, Ahmadou Kourouma, prince Malinké, Fama Donmsouya
Les voix du narrateur et celles du personnage principal sont entremêlées. P 12 : avec l'exclamation « heureusement », les voix étant à ce moment-là confondues. Il s'agit d'initier d'une manière active, narrative avec justement ces exclamations. C'est une manière de nous donner l'identité et la généalogie du personnage : pas uniquement descriptive, présentative, mais en même temps réactive. Le narrateur réagit à une situation, il agit par la satisfaction et la réponse. Une culture est un système réglé de différences. Ici la métaphore médicale revient. Avec cet incipit nous avons une ouverture sur la profondeur du texte de Kourouma : ce sont les hiérarchies traditionnelles qui se trouvent frappées en plein cœur. Un texte qui est très initiatique pour le lecteur, qui le plonge directement dans cette maladie, dans cette ambiance d'exaspération, de colère, d'insultes et où se mêlent l'ordre cosmique (le soleil, les orages) et l'ordre social.
[...] Les indépendances sont au niveau collectif ce qu'est la stérilité au niveau privé, quelque chose qui bloque le temps, qui s'oppose à l'avenir. Avec l'entrée de nouveaux personnages on peut enrichir ce schéma. Nous pouvons croiser la problématique du roman et la problématique littérature et politique. Sur le plan romanesque les indépendances constitue un opposant fort à cette transmission de la légitimité par la tradition, comme la stérilité en constitue un autre dans la transmission personnelle et privée. C'est autour de cet enjeu là que se joue le croisement entre roman et littérature et politique d'autre part. SCHEMA DE GREMAS. [...]
[...] Fama ne semble pas avoir oublié le rêve du cheval blanc car il est rappelé ici. Confusion de l'esprit et des sens, confusion de la temporalité et de la spatialité, il s'agit pour Kourouma d'emprunter le moi d'un agonisant + effacement. On est ici à la limite de la mort immédiate. Il n'y a pas de point finale, il n'y a que des points de suspension, l'avenir de l'Afrique n'est écrit nulle part, mais il y a la possibilité d'un futur, d'un devenir. [...]
[...] Une sorte de rapport avec un problème, la question de l'identité de Fama. Nous nous trouvons ici devant un moi tel que l'administration du Soleils des Indépendances peut le percevoir le moi déclinaison identitaire et administrative. Interrogatoire sur l'arrestation de Fama rêve. Kourouma montre comment cet univers croise rationalité et irrationalité. P173 cette fois le discours commença P174 du président style indirect libre. Nous nous trouvons dans le passage le plus explicitement politique, forme de complicité entre l'Histoire et la fiction. [...]
[...] La capacité à s'identifier à ce que peuvent être les affects et les données physiques de la féminité dans la violence qu'elle subit. Tour de force identificatoire : geste d'identification et de compensation à l'égard de Salimata et de la femme Africaine qu'elle représente le collectif et l'individuel. Capacité a sortir de l'identité masculine pour atteindre la féminité. Sur le plan technique cela suppose la manière de raconter les événements : la focalisation interne. Salimata revit de façon obsessionnelle les traumatismes originels. [...]
[...] Le politique est présent dans son texte . Le roman se termine virtuellement sur un point d'interrogation, d'un pays imaginaire possible, cette histoire est encore ouverte. En attendant le vote des bêtes sauvages : univers qui serait celui d'un fabuliste, satire de l'histoire. [...]
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