Ecrivain espagnol, Javier Cercas est né en 1962 à Ibahernando près de Caceres dans la province d'Estrémadure. Après des études de lettres, il enseigne la littérature hispanique à l'Université de Gérone. Parallèlement, il collabore au journal El Pais et se consacre à l'écriture.
Les Soldats de Salamine est une oeuvre qui montre bien les événements de la période en exacerbant leur complexité. C'est à travers un narrateur étranger au débat suscité par les événements de la guerre d'Espagne que l'auteur nous fait pénétrer dans l'intrigue. Ce narrateur a d'ailleurs une place centrale dans l'oeuvre, il s'exprime à la première personne pour nous confier son histoire et sa perception particulière des faits, ce narrateur est donc un autre Javier Cercas, comme nous le verrons.
[...] Le narrateur est en effet "séduit" par la figure de ce survivant autant qu'intrigué par l'oubli dans lequel tombent tous ceux qui sont morts pour défendre leurs idées (les républicains qui étaient pour un régime démocratique). L'auteur trompe son lecteur, qui en oublie presque l'aspect romanesque de l'œuvre, en le faisant constamment passer de la réalité à la fiction. L'aspect romanesque des Soldats de Salamine est également exacerbé dans certains passages, où le temps semble s'accélérer. Notamment lorsque l'anecdote de la fuite de Sanchez Mazas nous est racontée plus en détails, mêlant suspens et description réaliste: "C'est alors qu'il le voit.( . [...]
[...] En effet sans cette multiplicité, le roman serait "bancal". Certes il commence par le récit des recherches du narrateur concernant Sanchez Mazas, mais si l'on en restait là, il manquerait la " version républicaine " des événements survenus soixante ans auparavant, événements qui nous sont relatés dans les seconde et dernière parties. C'est l'occasion pour l'auteur de faire la connaissance de Bolaño, écrivain chilien exilé en Espagne, qui lui révèle l'existence d'Antoni Miralles, exilé en France. Contrairement à Sanchez Mazas, Miralles est courageux, modeste, intègre, pur. [...]
[...] * Les Soldats de Salamine est une œuvre qui montre bien les événements de la période en exacerbant leur complexité. C'est à travers un narrateur étranger au débat suscité par les événements de la guerre d'Espagne que l'auteur nous fait pénétrer dans l'intrigue. Ce narrateur a d'ailleurs une place centrale dans l'œuvre, il s'exprime à la première personne pour nous confier son histoire et sa perception particulière des faits, ce narrateur est donc un autre Javier Cercas, comme nous le verrons. [...]
[...] comme pour nous plonger dans l'univers culturel et littéraire riche de cette guerre. En un sens, Javier Cercas s'inscrit ainsi lui-même dans la lignée de ces écrivains de la guerre, dont toutes les œuvres sont liées entre elles, et se renvoient les unes aux autres. De même, l'œuvre de Javier Cercas nécessite des lecteurs avertis, ou ayant quelques notions sur les événements qui se sont déroulés en Espagne. La compréhension des tensions entre les personnages, l'explication des enjeux demande au lecteur de s'informer (ou s'être informé auparavant) plus précisément sur les acteurs et protagonistes de la guerre d'Espagne. [...]
[...] Ce récit nous interroge sur nos propres valeurs, l'idée que nous faisons des héros et de l'héroïsme, et l'Homme en général. Preuve en est la phrase d'Hésiode placée en exergue :"Les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes". Quelques points négatifs cependant, et ce au niveau de la narration elle-même. L'idée est excellente de raconter comment un homme réchappe deux fois à la mort, tout en liant cela aux événements de la guerre d'Espagne. Cependant l'auteur semble parfois se perdre dans des digressions inutiles, ce qui ne simplifie pas la compréhension du livre. [...]
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