Pierre Mercklé, Sociologie des réseaux sociaux : fiche de lecture

Résumé du document

La première apparition du terme de "réseau social" vient d'un article de l'anthropologue britannique A. Barnes (1954). Puis, le recours à cette notion, qui sert à désigner l'ensemble des relations entre personnes ou groupes s'est répandu.
La sociologie des réseaux sociaux constitue donc un ensemble de concepts, méthodes, théories qui prennent pour objet d'étude non pas les attributs des individus mais les relations entre eux, leurs régularités, leurs transformations, leur effets sur les comportements individuels etc.
Dans ce cadre, un réseau désigne un ensemble d'unités sociales en relation/interaction (...)

Extraits

[...] Elle apparait donc comme l'objet fondamental, voire exclusif, de l'analyse des réseaux sociaux. Concrètement, on peut aussi les utiliser pour les études des pratiques permettant la mise en relation des individus : sport, réceptions, cafés, etc. Intensité, formes et évolutions de la sociabilité Intensité et formes de la sociabilité Deux questions principales doivent être retenues: - les variations sociales de pratiques de sociabilité en fonction des attributs sociodémographiques individuels - l'évolution historique de l'intensité et des formes de la sociabilité A l'observation, on peut déceler par exemple une sociabilité plus forte et plus tournée vers l'extérieur chez les jeunes, les hommes, les statuts sociaux supérieurs. [...]

[...] Et permet de discuter et de refonder les concepts les plus classique de la sociologie, tels que celui de groupe social Transformation de la sociabilité, déclin de la cohésion social ? Les discours de déploration Très souvent, les discours du déclin de la sociabilité renvoient à une dimension quantitative mais aussi qualitative, voire morale (affaiblissement, décadence) ; d'où enjeu du lien social, de la cohésion sociale, de l'intégration, dont la sociabilité serait le dernier support (déjà remise en question du rôle intégrateur joué par la famille, la religion L'affaiblissement de la sociabilité, un progrès pour la cohésion sociale ? [...]

[...] D'où un nécessaire assouplissement des critères de densité (cf. notions de k-plexe de cluster) pour faire apparaître des groupes de taille significative. La logique de la connexité Un 2e type d'affaiblissement, tenant compte des liaisons indirectes entres les individus, passant par des chaînes plus ou moins longues : on considère comme groupe social tout ensemble d'individus reliés par des relations directes ou indirectes. Mais apparait un autre problème lié au risque de faire apparaître un seul groupe social, constitué de l'ensemble de la population étudiée (cf. [...]

[...] Chez Hobbes, avoir des amis, c'est avoir du pouvoir En France, le succès de la notion est dû à P. Bourdieu qui la définit comme l' ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d'un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d'interconnaissance et d'inter reconnaissance Cette vision utilitariste suppose un travail social, du temps, de l'argent, des compétences. Une ressource spécifique ? En fait, cette notion n'a qu'un rôle secondaire dans le développement théorique de Bourdieu, car en raison du principe d'homophilie, le capital social d'un agent serait proportionnel à ses propres dotations en capital économique et culturel ; par conséquent, cela n'aurait pas un effet distinct mais un effet multiplicateur Cette thèse a cependant été invalidée par des expériences toutes choses égales par ailleurs Selon Bourdieu, la notion est pertinente pour les classes favorisées. [...]

[...] Les origines de l'analyse des réseaux sociaux Simmel, le fondateur de la sociologie des réseaux, Pour G. Simmel, l'objet fondamental de la sociologie doit être saisi à son niveau intermédiaire, méso sociologique (i.e. ni par un approche individuelle, ni par une approche globale, sociale). La sociologie est donc dans ce cadre une science des formes de l'action réciproque c'est-à- dire des structures des relations sociales. La sociologie de Simmel présente deux caractéristiques : - elle est formaliste c'est-à-dire qu'elle s'intéresse plus à la forme (maintien ou transformation de l'objet étudié, réciprocité et égalité des actions etc.) qu'au contenu (amour, amitié, transaction marchande ) des relations. [...]