Fiche de lecture des chapitres I à IV de l'ouvrage « Avignon, le public réinventé. Le Festival sous le regard des sciences sociales ».
[...] Pour autant, dans la mémoire collective, l'idée que le Festival accueille un public populaire demeure prépondérante. Au second chapitre, le Festival, dont la place est unique dans l'histoire culturelle française, est abordé comme mythe construit autour de ses propres contradictions. Même si l'idée de jouer en province s'est concrétisée au moyen du Festival, pendant plus de 10 ans, il est peu reconnu et soutenu car il ne correspond pas à idée de décentralisation. En effet, la conception de la décentralisation implique une mobilité des artistes sur l'ensemble du territoire, via des tournées. [...]
[...] Jean-Louis Fabiani l'explique au chapitre I : la comparaison entre ces enquêtes et leurs résultats n'est pas possible car les méthodologies utilisées sont trop différentes, mais surtout car il existe une trop grande différence entre les moments du Festival. Le plus significatif étant l'offre de spectacles, passée de neuf, en 1967, à plus d'une centaine aujourd'hui. En ce qui concerne Avignon, le public réinventé, le choix s'est porté sur la méthode quantitative. L'élaboration d'un questionnaire permet d'obtenir, plutôt qu'une méthode quantitative statistique, des données qui ne sont pas seulement des données chiffrées. Ainsi, il permet de recueillir opinions, représentations, croyances et divers renseignements factuels sur la personne questionnée. [...]
[...] Il fait également le point sur la notion de public populaire, qui serait né de la volonté des artistes de trouver une alternative au seul public bourgeois adepte d'un théâtre commercial, qui freine l'autonomie de la création. La solution est donc de donner des représentations en province, là où la bourgeoisie est moins dominante. Ce sont là les premiers pas de la décentralisation culturelle et de la conquête vers de nouveaux spectateurs. Mais la composition de ce nouveau public dit "populaire" est peu connue. [...]
[...] Enfin, la présence des Mouvements d'éducation populaire montre que le Festival ne se veut pas élitiste. L'idée que l'éducation passe aussi par la culture et le théâtre, est prépondérante au sein du Festival. Mais dès la fin des années 1960, les choix politiques se compliquent avec une difficulté à se positionner entre animation socioculturelle, pratique amateur et action culturelle professionnelle en faveur de la création. L'aspect patrimonial du lieu évoqué plus haut est approfondi au troisième chapitre. Malgré les difficultés afférentes à la Cour d'honneur (climat, grandeur le passage par ce haut lieu patrimonial reste symbolique dans la carrière de spectateur. [...]
[...] Malgré la non-existence d'un réel public populaire, le public du Festival n'est par pour autant un public de "notables". Avignon reste un lieu unique de brassage social. Les spectateurs sont "éphémères", mais chaque année actifs, mobilisés ; ils ne se laissent pas mener par l'offre de spectacles, mais définissent eux- même leur propre parcours dans le in et dans le off, et ont un horizon d'attente bien déterminé. Déjà gros consommateur de culture, ce public veut se rapprocher de la création, en être le témoin privilégié. [...]
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