La société du mépris – Axel Honneth (2000) – 1re et 3e partie

Thèmes abordés

La société du mépris, Axel Honneth, ouvrage de Ralph Ellison, ouvrage l'homme invisible, invisibilités, visibilité sociale, invisibilité physique, identifiabilité, valeur sociale

Résumé du document

Dans la Société du Mépris, Honneth prend comme exemple de départ l'ouvrage de Ralph Ellison 'L'Homme invisible' pour expliquer les concepts d'invisibilité, de visibilité, de reconnaissance, tout en faisant des distinctions dans un même concept, par exemple on verra qu'il distingue la visibilité physique, de la visibilité sociale.
Dans l'Homme invisible, le narrateur qui nous est anonyme rend compte de son "invisibilité" dès les premières pages du roman. Cet homme n'est pas à proprement parler invisible dans la mesure où il est fait de "chair et de sang", mais la société refuse de le voir. L'auteur met donc en avant certaines caractéristiques de l'invisibilité.

Extraits

[...] Ce point invite donc, à changer complète de vision sur le rapport en « reconnaissance » et « connaissance ». Et effectivement, en tant qu'adulte ayant intégré l'ensemble de ce vocabulaire évaluatif lorsque nous rencontrons des individus on va en premier lieu percevoir « normalement les propriétés valorisées d'une personne intelligible avant toute autre chose ». Puisque la reconnaissance est première, cela signifie que l'ensemble des gestes et des expressions du visage qui permettent de signifier à l'autre qu'il est perçu, qu'il est reconnu, et que nous en tant que personne qui est aussi jugée on est prêt à se conformer à ses normes, sont également d'une grande importance et à la base de nos interactions. [...]

[...] Inattention anodine : qui peut consister à oublier de saluer quelqu'un que l'on connaît Ignorance distraite : ne pas faire attention à une personne qui est dans la même pièce que nous, par exemple une femme de ménage « Regarder à travers » Pourtant l'invisibilité n'a pas qu'un caractère métaphorique (même si on a montré qu'elle en avait un) parce que pour la personne qui est invisible et niée, le vit comme une humiliation, et cela prend un caractère bien concret pour elle. Les individus se sentent non perçus. Là encore il faudra définir le mot « percevoir ». [...]

[...] (À mieux expliquer.) Mais on peut également considérer que « regarder à travers » représente seulement une forme particulière de perception. Dans ce cas-là il ne faut pas oublier de considérer cette perception comme un fait public. Puisque l'invisibilité sociale est par définition l'absence des gestes et des expressions corporelles communément admises. Comment passe-t-on de la visibilité sociale à la reconnaissance sociale ? Il s'agit de passer de l'expression de la connaissance d'une personne (la reconnaissance de l'identité/la connaissance) à l'expression de la valeur positive d'une personne la reconnaissance de sa valeur sociale. [...]

[...] Mais c'est également la capacité d'un individu à les identifier des sujets humains, en fonction du type de rapport social en question (visibilité sociale). On peut voir un individu comme un individu distinct avec des caractéristiques. Ce qui implique une capacité d'identification individuelle qui est dite élémentaire (connaître au minimum qui est l'individu). Dans cette définition de visibilité physique, Honneth met en évidence le fait qu'il y a toujours une forme de visibilité sociale. Percevoir les traits distinctifs d'un individu revient nécessairement à discerner qui il est d'un point de vue social. [...]

[...] Troisième partie - La distinction entre l'acte de connaître et l'acte de reconnaître Ensuite, Honneth traite à nouveau de la distinction entre « l'acte de connaître » qui avait été définie comme la reconnaissance de l'identité d'une personne et « l'acte de reconnaître » qui avait été définie comme la reconnaissance de la valeur sociale d'un individu. Pour cela, il va se demander si la valeur que l'on confère à une personne est le produit. Dans la reconnaissance il y a plus que de la connaissance parce qu'elle fait intervenir notre jugement, notre morale et nos valeurs, on va attribuer à un autre individu une certaine valeur qui est fonction des qualités que l'on perçoit chez lui. [...]