Résumé et analyse de l'ouvrage de Fustier "Le lien d'accompagnement : Entre don et contrat salarial". Fustier mène une réflexion sur la participation à la sociabilité primaire et secondaire dans les domaines du travail social et des soins psychiatriques. Réflexion sur la restitution de l'acte d'éduquer dans les problématiques du don et de la transmission entre générations.
[...] Dans le deuxième cadre, celui du travail social non aseptisé, il y a de la place pour un travail du temps perdu. C'est là que se nouent les contacts. Ces temps autorisent différents modes d'interprétation des situations d'aide par les usagers mêmes. Et les actes des professionnels peuvent être interprétés comme un échange contractuel (relevant de la norme emploi) ou comme un échange par le don. Bien sûr selon que l'on se place dans le premier ou le second cas de figure, on se trouve dans deux systèmes relationnels différents. [...]
[...] Fustier différencie les effets de la rencontre fondatrice selon qu'elle soit à l'origine plutôt d'un choix militant ou d'un choix caritatif. Dans le premier cas, la rencontre favoriserait une réorganisation dans la similitude d'un passé douloureux. Dans le second cas, la rencontre réorganiserait une impression de plein en direction d'une enfance idéalisée. Il présente quelques rencontres historiques à l'origine de la fondation d'une institution, d'une association. Il met en similitude les récits et les tentatives pour expliquer l'entrée en profession d'éducateur. [...]
[...] - Une raison qui tient aux patients ou aux usagers, la recherche de la figure maternelle dévouée et donatrice Il souligne les antagonismes. Quelle est la part du don dans l'échange ? Tant que celle-ci demeure dans le non dit, le paradoxe est contenable. Dès lors que celle-ci devient explicite, il peut avoir crise. Le don peut être narcissique. Et Fustier rappelle que Mauss à montrer que le don est pris dans un système marqué par une triple obligation qui l'éloigne en fait de la gratuité affichée. [...]
[...] Dans son ouvrage il montre comment le lien d'accompagnement entre les usagers et les intervenants éducatifs ou soignants est éclairé par deux logiques relationnelles - don ou contrat salarial. La première partie de l'ouvrage traite de l'échange au quotidien et du sens qu'il peut prendre de part et d'autre. Ainsi les institutions du travail éducatif, du travail social et de la psychiatrie relèvent-elles de la sociabilité secondaire mais elles sont marquées par la sociabilité primaire et l'échange par le don. [...]
[...] Celui qui reçoit et qui ne peut donc rendre n'a plus qu'une alternative : se révolter ou se donner lui-même (symboliquement). Fustier souligne les paradoxes du don Pour Fustier une double lecture du don s'impose. Si le don est désintéressé, dans le non-dit du don se cache un intérêt pour le donateur. Car le don a une charge narcissique pour celui qui donne. Ici on a donc un paradoxe entre ce désintéressement affiché et cet intérêt. Fustier s'interroge sur la possibilité de penser le lien social en terme de productivité. [...]
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