Ayant étudié un extrait du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir en classe de première, j'avais été fascinée par sa personnalité, par sa manière de se démarquer des autres femmes de son époque : la perspective de mieux connaître sa vie ainsi que son style (je n'avais pas encore eu l'occasion de lire une œuvre complète de cet auteur) m'a donc amené à choisir son autobiographie. Je trouvais de plus attrayant le fait de lire l'autobiographie d'une femme, étant donné que celles que j'avais lues jusque-là étaient toutes des autobiographies écrites par des hommes.
Plus particulièrement, mon choix s'est porté sur le premier volume de l'autobiographie de Simone de Beauvoir, les Mémoires d'une jeune fille rangée, car l'enfance est la partie d'une autobiographie que j'ai toujours préférée. De plus, je trouvais intéressante l'idée de rechercher dans son enfance des « symptômes », ou des explications du destin hors du commun qui attendait Simone de Beauvoir.
[...] L'invité et les Mémoires d'une jeune fille rangée représentent donc deux différents exemples de la manière dont un écrivain peut mettre en scène sa vie. Ces deux possibilités répondent d'ailleurs à deux objectifs différents : témoigner de son époque et de ce qu'elle a vécu pour l'autobiographie, et réorganiser sa vie, la remodeler selon ses envies pour le roman. Autobiographies d'autres auteurs Les confessions de Jean-Jacques Rousseau Certains épisodes des Mémoires d'une jeune fille rangée peuvent être comparés à d'autres épisodes rapportés par Jean Jacques Rousseau dans Les Confessions. [...]
[...] Exemple : page 176-177 Pour apprivoiser un coin de campagne, je rodais jour après jour dans les chemins creux, je restais de longues heures immobile au pied d'un arbre :alors la moindre vibration de l'air, chaque nuance de l'automne me touchait. Je me résignais mal à retrouver Paris. Je montais sur le balcon : je ne voyais que des toits ; le ciel se réduisait à un lieu géométrique, l'air n'était ni parfum ni caresse, il se confondait avec l'espace nu. Les bruits de la rue ne me parlaient pas. Je restais là le cœur vide, les larmes aux yeux. Seul un écrivain peut décrire la nature de manière aussi touchante. [...]
[...] Cependant, Simone de Beauvoir laisse à plusieurs reprises la première personne du singulier à Zaza, à l'occasion de lettres qui sont intercalées au récit, comme pour montrer l'amitié profonde qu'elle lui vouait, ou pour insister sur le fait qu'elles ne faisaient qu'un. Ceci peut également être considéré comme un hommage à son amie décédée prématurément à l'âge de 21 ans, dans le sens ou elle ressuscite son amie en lui donnant la parole dans son livre. Exemple : p.345 Elle n'avait pas revu André, ils ne s'étaient pas écrit . [...]
[...] Le lecteur des Mémoires d'une jeune fille rangée et de La force de l'âge ressent bien la maturité acquise par le personnage entre les deux autobiographies. Ceci est lié aux soucis de l'auteur de ne pas rapporter les événements à partir de ses opinions de l'époque à laquelle elle écrit, mais plutôt de l'époque à laquelle se sont déroulés les évènements. L'Invitée L'invitée est le premier roman de Simone de Beauvoir. L'auteur, par le biais de ce roman de cinq cents pages, évoque, tout comme dans les Mémoires de ma vie, sa propre expérience, mais au travers de personnages fictifs : ce roman présente l'aventure d'un trio d'amis : Xavière, avec deux adultes, Pierre et Françoise, respectivement Olga (élève de Simone de Beauvoir avec laquelle Sartre noua une relation en 1935, qui se révèlera malheureuse, et qui le plongea dans le marasme deux ans durant), Sartre et Beauvoir. [...]
[...] Cette thèse, qui est une interprétation personnelle, peut être étayée par le reste de l'autobiographie qui est en fait une dénonciation du milieu bourgeois dans lequel elle a été élevée. Cependant, ne pourrait-on pas justement considérer cette objectivité comme un degré plus haut encore de sincérité, puisque l'auteur, en plus des évènements relatifs à son enfance, rapporte ses sentiments de l'époque ? Pareillement, lorsque Rousseau enjolive sa rencontre avec Mme de Warens, est-ce une atteinte à la sincérité (la scène n'est plus celle qui s'est réellement déroulée, mais plutôt celle que rousseau à idéalisée) ou au contraire un degré de sincérité plus fort encore, puisqu'il montre, en ce faisant, l'attachement qu'il avait pour cette dame Illustration de problématiques relatives à la littérature en général La moralité dans la littérature Simone de Beauvoir, dans les Mémoires d'une jeune fille rangée, aborde le problème de la moralité en littérature, et plus généralement le thème de la prohibition de certains passages littéraires par ses parents. [...]
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