La figure du prince, qui traverse discrètement la pièce, nous rappelle que tout individu s'inscrit dans une société dont il doit respecter les règles, sous peine d'être puni par la mort ou l'exil. Pourtant, les passions qui agitent les personnages sont profondément égoïstes : l'amour comme la haine ont le pouvoir de faire abstraction des autres. Roméo et Juliette semblent vivre dans un monde à part et les Montaigu et les Capulet restent sourds aux appels au calme du Prince.
Comment la société peut-elle résister à la pression des individualismes ? Pour répondre à cette question, voyons comment Shakespeare articule, dans cette pièce, individualité et société.
[...] Quel vainqueur? Leur but sera finalement atteint car la mort des amants réconcilie les parents. Mais qui des amants ou de Vérone, des individus ou de la société, sort réellement vainqueur? Les amants sont traités en héros: une statue d'or sera élevée en leur honneur et leurs noms seront à jamais associés à la cité. Ils ont été, en quelque sorte, les boucs émissaires de Vérone, leur sacrifice était le prix à payer pour que la cité retrouve la paix. [...]
[...] Faut- il comprendre que frère Laurent, qui a orchestré le drame, fera partie des punis? Le Prince donnerait ainsi tort au Prince de Machiavel: la fin ne justifie pas les moyens et les moyens employés par frère Laurent, même s'ils tendaient vers une fin louable, sont condamnables. Shakespeare nous rappelle clairement que tout individu qui ne respecte pas les règles imposées par la société est condamné au malheur, voire à la mort. Pourtant, l'individualisme effréné des deux amants a permis à la ville de Vérone de retrouver l'harmonie. [...]
[...] Roméo et Juliette veulent épouser l'être aimé, l'être admiré et choisi. Le vieux Capulet voit dans le mariage de sa fille avec le comte Paris une manière d'accroître le prestige familial, et peu lui importent les sentiments de Juliette à l'égard de ce mari. Mais la cité ne lui donne pas raison: frère Laurent rappelle à Paris que la future épouse doit consentir au mariage: Vous dites ignorer les pensées de la dame: / Le procédé n'est pas bien droit, je ne l'aime pas (acte IV, scène vers 4 et 5). [...]
[...] Contrairement à ce qu'il avait menacé de faire, ce n'est pas de mort qu'il punit Roméo, il se contente de le bannir. Résolution du conflit Le conflit qui oppose les chefs des deux clans à la société de Vérone n'engendre que des victimes. Les familles comme le Prince pleurent leurs morts. Tous, dans leur souffrance, sont ravalés au rang d'individus, même le Prince: Et moi pour avoir fermé les yeux sur vos désordres: J'ai perdu deux parents: tous nous sommes frappés (acte scène vers 294 et 295). [...]
[...] Shakespeare, "Roméo et Juliette" - les rapports entre l'individualité et la société La figure du Prince, qui traverse discrètement la pièce, nous rappelle que tout individu s'inscrit dans une société dont il doit respecter les règles, sous peine d'être puni par la mort ou l'exil. Pourtant, les passions qui agitent les personnages sont profondément égoïstes: l'amour comme la haine ont le pouvoir de faire abstraction des autres. Roméo et Juliette semblent vivre dans un monde à part et les Montaigu et les Capulet restent sourds aux appels au calme du Prince. [...]
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