Tout comme l'oeuvre légendaire Roméo et Juliette, son auteur est un mythe, dont le théâtre est joué encore aujourd'hui partout dans le monde. La tragédie des amants de Vérone, en particulier, a une incroyable fécondité littéraire, cinématographique et musicale. Ici, et comme dans plusieurs autres de ses pièces, Shakespeare n'invente pas ses intrigues et les influences que l'on trouve dans son théâtre sont multiples. Pour cette tragédie écrite en 1595, il s'inspire entre autres, de la légende de Pyrame et Thisbé (empruntée aux Métamorphoses d'Ovide), et de contes italiens. L'histoire est donc celle d'un couple indissociable, formé par Roméo et Juliette dont les deux familles respectives, ennemies, sont les acteurs d'un amour impossible.
Par ailleurs, la lecture du roman suppose de porter son attention sur un point essentiel du roman : les rapports entre les "jeunes", principalement représentés par Roméo et Juliette, et les "vieux", entre autres symbolisés par les parents des deux amants, dans l'oeuvre de Shakespeare, Roméo et Juliette. Quels sont-ils ? Comment évoluent-ils au fil de l'oeuvre ? (...)
[...] D'autre part, jamais la peur ne la fait hésiter et elle fonce, tête haute, vers le destin qu'elle désire. Comme son amant et par amour pour lui, elle affirme un grand courage physique : elle est munie d'un poignard quand elle rend visite au Frère Laurent et se suicide avec celui de Roméo; entre temps elle aura surmonté son appréhension pour absorber le narcotique et accepté d'être enterrée vivante. Ce qui leur donne cette force et donc la certitude de la réciprocité de leur amour, le prologue de l'Acte II le confirme : "Car Roméo aime à nouveau, il est aimé, ces deux regards se sont ensorcelés l'un l'autre". [...]
[...] Les relations entre "jeunes" et "vieux" dans cette tragédie shakespearienne sont donc plus que conflictuelles mais permettent à Roméo et Juliette de trouver leur raison de vivre. La haine est alors l'opposition fondatrice de l'intrigue, mais la querelle des deux familles sert de modèle à toutes les structures de la pièce. De ce fait, Roméo et Juliette intègre le théâtre en tant que miroir du monde. Il apparaît ici comme le reflet du monde qu'il donne à voir aux spectateurs. [...]
[...] Ainsi, il est dans l'ordre des choses que le mariage de Roméo et Juliette signe également son arrêt de mort. Quant aux "vieux" dans cette pièce, il y va de l'honneur de leur maison et de leur famille que de maintenir "leur antique querelle". De ce fait, chacun a de bonnes raisons de rester bloqué sur ses convictions. Par ailleurs, ces conflits sont représentés par de véritables duels. Duel au sens propre, et au sens figuré. En effet, l'affrontement est particulièrement théâtral et donne lieu à des duels à l'épée spectaculaires, qui ne pouvaient que plaire, et à des duels verbaux, qui sont le fait de tous les personnages de la pièce. [...]
[...] Ranime-toi, rouvre les yeux ou je vais mourir avec toi." D'autre part, la mère de Roméo ne survit pas au bannissement de son fils et celle de Juliette annonce également sa mort imminente dans l'acte IV. Par conséquent, les parents des deux amants de Vérone savent tirer les leçons de l'amour exemplaire de leurs enfants, dont la mort sera le prix à payer pour l'extinction de la haine. Le conflit principal dont dépend l'enchaînement des événements existait avant le début de l'action, le prologue précise d'ailleurs que ces "deux illustres maisons [ . [...]
[...] Si la famille des Capulet est évoquée assez précisément et celle des Montaigu juste mentionnée, c'est qu'il serait inutile d'en dire davantage : tous défendent des valeurs ancestrales, même si l'on sent que la querelle est sur le point de s'éteindre. Le père de Juliette accepte la présence de Roméo au bal et tente de calmer Tybalt en s'exclamant "Calme- toi, cher neveu, laisse-le en paix. Il se conduit en parfait gentilhomme, et c'est la vérité que Vérone est fière de lui comme d'un jeune seigneur vertueux et bien éduqué" (Acte scène 5). Capulet est toujours prêt à organiser des fêtes et aime les bons mots : c'est un bourgeois généreux et affable, flatté que Paris veuille épouser sa fille. [...]
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