Comment écrire sur une icône culturelle ? Une icône qui fut aussi votre boss, la mère de votre petit ami et votre colocataire, le tout en même temps ? C'est le challenge affronté par la romancière Sigrid Nunez dans son ouvrage Sempre Susan : A Memoir of Susan Sontag. Même ceux qui n'ont jamais lu le moindre ouvrage de Susan Sontag ont entendu parler de son puissant intellect, de son sex appeal irrésistible et de la mèche blanche qui traversait sa chevelure de part en part. Mais peu d'entre eux auront entendu parler de la Susan Sontag qui est décrite dans ce livre.
[...] Sempre Susan : une évocation de Susan Sontag par Sigrid Nunez Comment écrire sur une icône culturelle ? Une icône qui fut aussi votre boss, la mère de votre petit ami et votre colocataire, le tout en même temps ? C'est le challenge affronté par la romancière Sigrid Nunez dans son ouvrage Sempre Susan : A Memoir of Susan Sontag. Même ceux qui n'ont jamais lu le moindre ouvrage de Susan Sontag ont entendu parler de son puissant intellect, de son sex appeal irrésistible et de la mèche blanche qui traversait sa chevelure de part en part. [...]
[...] Elle n'eut pas de réelle sécurité financière avant d'atteindre l'âge de cinquante ans bien sonnés,' écrit Nunez. Cette jeune novice semble avoir passé l'essentiel de son temps avec Sontag à scruter ce que cela veut dire que d'être une femme écrivaine, des leçons finalement plus utiles pour elles que d'apprendre le craft. Il y a une sorte d'admiration qui parcourt l'ensemble du livre, mêlée à une étonnante sympathie pour la femme qui dit à Nunez qu'elle n'avait ‘aucune patience pour les victimes qui ne peuvent pas s'occuper d'elles-mêmes.' Sempre Susan, né d'un essai, s'inspire de moments de vie qui dérangent, dévoilant à travers les détails d'une existence partagée l'amitié de Sontag et de Nunez dans les dernières années. [...]
[...] Dans les pages de Nunez, au contraire, ce n'est jamais le soi qui est illuminé, c'est Susan Sontag. Le résultat est une sensation qui fait un écho sauvage à la relation déséquilibrée entre ces deux femmes. Exactement comme elle le fut sur Riverside Drive, Nunez est finalement éclipsée, même dans son propre mémoire. 2014. [...]
[...] Une rencontre provoquée À sa troisième visite, elle rencontra le fils de Sontag, David Rieff, qui rentrait de Princeton. Sontag se débrouilla pour les jeter dans les bras l'un de l'autre, et quelques mois plus tard Nunez s'installait dans la chambre de Rieff, et Sontag lui donnait un bureau privé pour qu'elle puisse travailler en même temps qu'elle lui faisait la promesse d'une relation mentor-étudiant. Il est facile de comprendre pourquoi Nunez accepta la proposition. Bientôt les trois individus vivaient ensemble dans un étrange ménage à trois de l'esprit, les deux femmes se battant pour attirer l'attention de Rieff quand il était là et développant une étonnante camaraderie quand il était ailleurs. [...]
[...] Nunez nous ajoute quelques détails de son cru : “Quand elle écrivait les dernières pages de The Benefactor, c'était en 1962, et David avait dix ans.” Une mère intrusive Sontag veut absolument que Rieff reste dans son appartement, et il est bien clair que Nunez est simplement une pièce du puzzle de la mère intrusive de David. Si David veut apprendre à conduire une moto ou à jouer au tennis, Sontag veut être sa partenaire. “Elle parlait de nous trois comme du duc et de la duchesse et de la canette (‘duckling') de Riverside Drive,” écrit Nunez. savais bien que ce n'était pas bon. Nunez finit par déménager ; sa relation avec David se poursuit vaguement pendant un an et demi de plus. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture