De nombreux auteurs ont soulevé le problème de savoir ce qui résidait réellement derrière la notion de genre. La résolution de cette question a donc inspiré de nombreux ouvrages, dont celui de l'américain Robert Scholes, une entreprise toutefois difficile en raison du nombre de taxinomies possibles et complexes auquel cette réflexion aboutit. Si l'effort de classification de l'auteur apporte une nouvelle approche concernant la théorie des genres, il ne saurait cependant épuiser la multitude de formes et de modes que comprend la littérature et se soumet ainsi aux limites et aux insuffisances de sa définition
[...] Scholes conclura donc en dressant la liste des différents modes fictionnels, comportant chacun une portée subjective qui leur est propre. Conclusion S'il est vrai que Scholes, à travers cette taxinomie, arrive à fondre, comme il le voulait, spécificité fictionnelle et tradition, il n'en demeure pas moins qu'il en résulte quelques difficultés et insuffisances. En effet, n'est-il pas possible de trouver des œuvres alliant à la fois le comique et le sentiment, ou des œuvres se situant à un degré autre que ceux qu'il propose ? [...]
[...] Développement Ce que Scholes propose consiste en un repérage des différentes formes de littérature afin de rendre plus facile l'organisation des textes et des œuvres littéraires. Il tente donc de mettre au point une "théorie idéale des genres littéraires plus précisément des "modes fictionnels qui consisterait en la réunion des deux constituants traditionnels de la théorie des genres : la démarche "déductive " (qui veut que l'on se réfère à des "types idéaux et la démarche "inductive "(qui veut que l'on établisse des types intermédiaires qui établiraient la liaison entre des "œuvres individuelles "et des œuvres traditionnelles). [...]
[...] Scholes fonde sa théorie sur trois sortes de fiction qui lui paraissent particulièrement évidentes, celles-ci étant déterminées à leur tour, par la modalité du ton qu'elles mettent en œuvre. Se fondant sur le principe de la " mimesis " aristotélicienne, c'est à dire sur l'imitation d'événements et d'hommes en actions, trois descriptions du monde sont possibles : la description d'un monde meilleur, pire, ou égal à la réalité. Ces trois mondes " possibles " fixent alors les trois bases du schéma théorique de Scholes : la satire (qui tend à ridiculiser les individus ou la société), la romance (où la fiction est dominée par l'imagination), et l'histoire (comprenant un début, un milieu et une fin qui constituent son unité). [...]
[...] Le Rouge et le Noir de Stendhal semble bien répondre à cet emmêlement, le sentiment et le picaresque faisant tous deux figures à travers l'œuvre. Ainsi, la thèse de Scholes, riche et méthodique, n'épuise cependant pas la totalité des correspondances entre le genre et le mode. Sa proposition reste cependant à méditer. [...]
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