Récit autobiographique composé par Jean-Paul Sartre et publié en 1963 et 1964 pour Les Temps modernes, Les Mots racontent son enfance de 4 à 11 ans.
L'ouvrage est divisé en deux parties, « Lire » et « Ecrire ». Au-delà du récit chronologique traditionnel, l'autobiographie porte aussi sur une réflexion concernant la littérature, l'écriture et l'identité (...)
[...] Toutefois, au-delà de ces conventions apparentes, Sartre va plus loin qu'une simple autobiographie. Il vient ainsi perturber sa propre structure; les évènements finissent par ne plus se succéder de manière logique, mais ils sont empruntés comme bon lui semble, selon les époques auxquelles ils pensent, et de manière presque spontanée (afin de mieux coller au cheminement de la conscience). C'est là qu'intervient le lien à la pensée philosophique de l'écrivain. En effet, cet amalgame, ce choix dans l'ordre des évènements correspond à son idée initiale, celle de délaisser le récit d'enfance pur pour pouvoir remettre en question cet ensemble de souvenirs, traquer les origines de ce qu'il appelle lui-même sa névrose Pour lui, son problème est que depuis très jeune, il a une foi aveugle dans la littérature, et s'interroge comment cette obsession a pu naître et se développer dans un cerveau d'enfant. [...]
[...] Cela ne l'empêche pas de travailler d'arrache-pied, puisqu'il dévore les livres et écrit beaucoup, sous diverses formes (poèmes, nouvelles, romans). Curieusement cependant, Sartre ne s'intéresse pas beaucoup à la politique durant ces quatre années d'études. Tout le monde est surpris lorsqu'il échoue à l'agrégation de philosophie en 1928. C'est en préparant sa deuxième candidature qu'il rencontre Simone de Beauvoir, la surnommant rapidement Castor ».Il est reçu premier au concours, suivi de Beaver à la seconde place. Après son service militaire, il demande sa mutation au Japon. [...]
[...] Charles Schweitzer a hérité de son père un goût prononcé pour le sublime; il a de plus reçu une éducation protestante qui a orienté sa spiritualité. Après ses études, il opte pour une carrière de professeur. Il épouse Louise Guillemon, une femme catholique quelque peu cynique, qui fait preuve de finesse d'esprit mais reste rigide et froide. Ensemble, ils vont avoir une fille, Anne-Marie, une grande fille délaissée qui à son tour se marie. Elle épouse un officier de la marine originaire du Périgord. [...]
[...] Loin de s'en distancer, Sartre privilégie l'acte de répudiation. Malgré son amour de la lecture, il ne peut s'empêcher, par exemple, d'être frappé par une bibliothèque proche du sanctuaire et de ce grand-père cultivé qui se prend pour Dieu le père Le rapport à la littérature Sartre dénonce la confusion entre la réalité et la littérature. Il écrit d'ailleurs que pour avoir découvert le monde à travers le langage, je pris longtemps le langage pour le monde ce qui est à ses yeux une erreur fondatrice. [...]
[...] Toutefois, le jeune Jean-Paul peut s'identifier à une autre figure masculine, celle de son grand-père, très présent dans le récit par ailleurs. C'est d'ailleurs lui qui gère son éducation jusqu'à l'entrée de Jean-Paul à l'école, à l'âge de 10 ans. L'enfance de l'écrivain est donc heureuse, notamment de 1907 à 1917. Le surnommé Poulou est dorloté par sa famille, à Paris. La maison où il vit possède une immense bibliothèque, et le jeune garçon passe des heures à lire. Déjà, comme Sartre l'écrit lui-même, il développe un certain narcissisme en s'estimant élu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture