Fiche de lecture sur Les Mots de Jean-Paul Sartre.
[...] C'est lui qui va faire découvrir la littérature à Jean-Paul Sartre. Il sera d'ailleurs à l'origine de la vocation d'écrivain de Sartre. Il est comédien même dans l'affection qu'il montre à son petit fils, il en fait tellement trop, il y a tellement d'exagération que même l'enfant arrive à douter de la sincérité de son amour : il m'adorait, c'était manifeste. M'aimait-il ? En fait pour Sartre, son grand-père se servait de lui, enfant, de sa jeunesse pour l'aider à vieillir et même à mourir ; Charles me flattait pour amadouer sa mort ( ) La mère Anne-Marie, la mère de Jean-Paul Sartre est, surtout en opposition au grand- père, un personnage effacé, délaissé dès l'enfance par ses parents : elle avait des dons : on crut distinguer de les laisser en friche ( ) de l'éclat : on prit soin de le lui cacher A la mort de son mari, sans argent et sans métier, elle est obligée de retourner vivre avec son fils chez ses parents. [...]
[...] Il y découvre le monde presque uniquement à travers les livres et notamment le Grand Dictionnaire Larousse qu'il dévore dans la bibliothèque de son grand-père. Dans la deuxième partie, Ecrire correspond aux années d'apprentissage de l'écriture-, il commence un cahier de romans inspirés des aventures de ses héros préférés ; cela lui plait tellement, qu'il décide de devenir écrivain. Mais son grand-père, inquiet de ce projet, lui suggère plutôt de devenir professeur de lettres et d'écrire pendant ses moments de loisir. [...]
[...] Alsacien d'origine, il fut professeur d'allemand. Sartre nous le présente comme un personnage imposant, haut en couleurs, comme un vieillard majestueux : ( ) il ressemblait tant à Dieu qu'on le prenait souvent pour lui ( ) Très comédien, on a l'impression qu'il n'est jamais sincère, qu'il est toujours en représentation, comme au théâtre. Il adore notamment prendre la pose pour se faire photographier en toute occasion : ( ) Il raffolait de ces instants d'éternité où il devenait sa propre statue ( ) Un autre rôle qu'il aime également beaucoup tenir est celui de grand-père, il joue à l'art d'être grand-père comme dans le recueil de Victor Hugo qu'il admire tellement qu'il finit par lui ressembler physiquement ayant comme lui une grande barbe blanche : ( ) C'était un homme du XIXème siècle, qui se prenait comme tant d'autres, et comme Victor Hugo lui-même, pour Victor Hugo D'autres fois encore, Sartre nous le présente dans le rôle du prêtre dans un sanctuaire -sa bibliothèque- célébrant un culte -celui des livres-. [...]
[...] Il va apprendre à écrire en entretenant une correspondance sous forme de poème avec son grand-père. Puis il va commencer un cahier de romans premiers écrits qui vont être très encouragés par la famille. Ce qui lui plait dans l'écriture c'est la liberté qu'elle lui apporte, la possibilité qu'elle lui donne de vivre plein d'aventures à travers ses personnages : auteur, le héros c'était encore moi, je projetais en lui mes rêves épiques et aussi d'être comme Dieu, un créateur très puissant : héros, je luttais contre les tyrannies ; démiurge, je me fis tyran moi- même, je connais toutes les tentations du pouvoir Ce qui nous permet de prendre conscience de l'importance des livres pour Sartre c'est le fait qu'il emploie énormément de mots, d'expressions du champ lexical religieux lorsqu'il parle des livres : les livres sont des objets sacrés des pierres levées des menhirs et que son grand-père manipule avec la dextérité d'un officiant dans sa bibliothèque sanctuaire au cours de cérémonies La phrase qui me semble définir le mieux ce rapport très particulier de Sartre aux livres est la suivant : J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doutes : au milieu des livres Chute et renaissance : la confrontation au réel Dans son autobiographie, Sartre raconte à quel point petit il était protégé, choyé par sa famille. [...]
[...] Elle est totalement dépendante d'eux : La mort de Jean-Baptiste ( ) rendit ma mère à ses chaines Elle est même obligée de leur demander la permission pour aller voir ses amies. Ses parents la considère coupable d'avoir choisi ( ) un mari qui n'avait pas fait d'usage Pour se faire pardonner elle travaille très dur dans la maison, elle est soumis à tous ( ) Elle est considérée comme un enfant, comme son fils : ( ) il y a trois chambres ( ) celle des enfants Les enfants c'est nous : pareillement mineurs et pareillement entretenus D'ailleurs de ce fait, Sartre la considère davantage comme une sœur ainée u ne sœur avec laquelle il entretient des liens privilégiés pleins de tendresse : Elle me raconte ses malheurs et je l'écoute avec compassion je trottinais d'un air dur, la main dans la main de ma mère et j'étais sûr de la protéger Il existe entre Sartre et sa mère une grande complicité faite de rires, de plaisanteries partagées : Ma mère et moi, nous avions le même âge et nous ne nous quittions pas Malgré la difficulté de son existence, elle parvient à apporter de la légèreté de l'amusement. [...]
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