Georges Clemenceau a beau être un homme clé de la IIIe République, il a beau s'être vu consacrer quantité d'ouvrages bibliographiques, de monuments divers et variés, il reste méconnu des Français. Combien savent vraiment qui était Clemenceau, cet homme ambivalent, "mélange d'anarchiste et de conservateur" selon ses dires ?
Là, l'ouvrage de Samuël Tomei, docteur en histoire contemporaine de l'Institut d'études politiques de Paris, s'inscrit dans une perspective de vulgarisation historique, en consacrant à Georges Clemenceau une biographie courte et concise, simple et précise.
[...] Même les radicaux, auxquels Clemenceau n'a jamais formellement adhéré, se désolidarisent d'un gouvernement brutal. Il chute en 1909, après 33 mois au pouvoir, l'un des cabinets les plus longs de la IIIème République. Angoissé par les menaces de guerre (il est l'artisan de la Triple Entente signée en 1907 entre la Russie, la France et la Grande-‐Bretagne), Clemenceau, déjà doyen de la politique française, voit son importance publique croître à mesure que s'enlise l'espoir de paix. III. Le Père la Victoire Lorsqu'éclate la guerre tant redoutée, Clemenceau exalte le courage des soldats et pourfend les militaristes antipatriotiques. [...]
[...] Battu aux élections communardes, il démissionne de la Chambre et se trouve dépourvu de tout mandat. Sa carrière rebondit vite : élu conseiller de Clignancourt en 1871, il se bat pour les démunis et l'amélioration de l'hygiène publique. Il devient président du Conseil municipal de Paris en 1875 et, opposé au cumul des mandats, démissionne en 1876, élu député. Il s'impose alors comme le chef de l'opposition radical-‐socialiste et siège à l'extrême-‐gauche de la Chambre. Député jusqu'en 1893, il acquiert une réputation d'orateur redouté, tombeur de ministères par la force du verbe et duelliste courageux dès son honneur atteint. [...]
[...] Un tombeur de ministères républicain radical Clemenceau naît le 28 septembre 1841 dans une vieille famille bourgeoise très républicaine. Bon élève, il fait médecine mais préfère se consacrer à son activité politique en publiant des critiques littéraires républicaines dans un hebdomadaire qu'il cofonde en 1861, Le Travail. Le 4 septembre 1870, il manifeste avec les républicains et devient maire de Montmartre. Nous sommes les enfants de la Révolution Il est élu député sur les listes des républicains intransigeants, aux côtés de Gambetta et d'Hugo mais se met en congé devant les perspectives de démembrement de la France (Alsace-‐Lorraine annexées par l'Allemagne) qui s'annoncent et l'inaction du gouvernement de Thiers pour s'y opposer. [...]
[...] Les tensions s'exacerbent dans la Chambre avec les socialistes avec Jaurès notamment. Les deux brillants orateurs s'affrontent dans des joutes restées dans les mémoires : quand Jaurès et les socialistes défendent la nécessité de réformer le cadre de vie des prolétaires pour permettre leur accomplissement, Clemenceau l'individualiste voit la chose à l'envers et tente de magnifier l'homme qui se chargera seul d'améliorer ensuite son cadre de vie. En octobre 1906, il devient Président du Conseil tout en gardant le ministère de l'Intérieur. [...]
[...] Il trouve le titre J'Accuse pour le pamphlet de Zola. Il a conscience de la portée de l'Affaire en cours et lorsque Zola est jugé pour cet article, il le défend en clamant : Nous comparaissons devant vous. Vous comparaissez devant l'Histoire Il refuse ensuite la grâce décidée par Loubet, soucieux de rétablir la justice réelle qui serait d'innocenter Dreyfus. Revigoré par ce combat, Clemenceau, à 61 ans, retrouve une nouvelle vie politique en se faisant élire en 1902 au Sénat, ce bastion monarchiste dont il condamnait l'existence mais qu'il accepte aujourd'hui en ce qu'il donne au peuple le temps de la réflexion. [...]
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